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Actualités - CHRONOLOGIE

Quand le cinéma voit aussi rose que noir Les sorties de la semaine

Babel, d’Alejandro Gonzàlez Iñárritu Un petit berger et un couple de touristes américains au Maroc, une sourde-muette japonaise et une nourrice mexicaine. Trois actions en un seul film, trois destins croisés sur une seule pellicule; l’imbrication des vies sans qu’aucun des protagonistes ne s’en doute, ou comment un seul geste peut avoir des répercussions sur les destins des autres. Babel est, comme son nom l’indique, l’illustration à la fois de la promiscuité et de l’éloignement, du silence et de la cacophonie. Bref, de la non-communication entre cellules identiques ou différentes. Le metteur en scène Iñárritu signe son troisième opus dans la continuité des deux précédents, Amours chiennes et 21 grammes, toujours sur le thème du destin. Pour lui, rien n’est hasard, tout est destin et il le confirme dans ces trois histoires apparemment indépendantes l’une de l’autre, mais en fait tellement en corrélation. À travers cet échantillonnage de populations, inspiré de son vécu, Iñárritu narre, en se servant, jusqu’à l’extrême, de tous les usages des sens, la difficulté de communiquer avec l’autre. Par le bruit, le non-bruit, le toucher, les couleurs fortes ou douces, les images de désert aride contrastées par une vie japonaise moderne et trépidante. Le tout exacerbé par la musique de Gustavo Santaolalla. Le réalisateur présente une fresque sensorielle et touchante du monde d’aujourd’hui. Dans son univers, on peut être intimement lié sans se connaître assez, tout comme on peut vivre sur des continents différents et se comprendre. Être ouvert à l’autre ou tout simplement à l’écoute d’autrui, tel est le message de ce film magnifique qui a reçu le prix de la mise en scène à Cannes. Espace, CinemaCity, Circuit Empire-sauf Sofil Children of Men, d’Alfonso Cuarón Souvent considéré comme le cinéaste de l’enfance (Great Expectations, Y tu mamá también et Harry Potter and the Prisoner of Azkaban), le Mexicain Alfonso Cuarón s’attaque cette fois à une histoire excessivement sombre, effrayante et troublante. Children of Men est l’adaptation du roman éponyme de P.D. James publié en 1993. En 2027, l’homme a épuisé toutes les ressources de la planète. La dernière naissance remonte à près de vingt ans et le désespoir a engendré à travers le monde un climat de violence, d’anarchisme et de nihilisme exacerbé. La Grande-Bretagne est le seul pays à avoir évité cette descente aux enfers, en se dotant d’un régime totalitaire. Devenue l’ultime espoir d’une humanité déboussolée, elle attire des milliers de réfugiés, capturés dès leur arrivée, parqués dans de vastes camps de regroupement et impitoyablement rejetés à la mer. Une cellule clandestine se bat pour les droits des réfugiés et notamment celui d’une femme enceinte de huit mois, dernier espoir du genre humain. Attention, ce long-métrage n’est pas un énième film futuriste avec en toile de fond des robots et une technologie de pointe. Les décors et les paysages de Children of Men pourraient être ceux d’aujourd’hui. En choisissant de placer son intrigue en 2027, le cinéaste a délibérément opté pour un futur proche (21 ans), permettant ainsi au spectateur de se sentir concerné. Ce monde crépusculaire, violent et dangereux, cette société désenchantée, découragée et en voie d’extinction nous attendent au tournant. Nous ne pouvons que sortir happé, secoué par l’énergie du désespoir qui règne du début à la fin, par les thèmes interpellants, par les images et la caméra poignante du réalisateur. Cuarón a effectivement choisi de tourner la majeure partie du film en plans-séquences. La caméra portée, au service d’une esthétique quasi documentaire et très proche du reportage de guerre, procure un vrai plaisir cinématographique. Tout cela est porté par des acteurs impeccables (Clive Owen, Julianne Moore, Michael Caine, Clare Hope Ashitey et Chiwetel Ejiofor) qui ont su mettre leur talent au service d’un film ambitieux. Concorde, Abraj, Zouk, St-Élie La doublure, de Francis Veber Après Jacques Brel, Pierre Richard, Jacques Villeret et Daniel Auteuil, c’est au tour de Gad Elmaleh de prêter ses traits au célèbre personnage de Francis Veber, François Pignon. Toujours aussi naïf, le nouveau Pignon se veut cependant moins idiot et moins maladroit que ses prédécesseurs. Autre petite nouveauté, la place des femmes est cette fois équivalente à celle des hommes. La doublure accueille effectivement Alice Taglioni, Virginie Ledoyen et Kristin Scott Thomas, de belles actrices qui font partie des pièces-phares du scénario. Mis à part ces petits écarts, la comédie de Veber se veut plus ou moins classique. Nous attendions un peu mieux du maître de la comédie et des dialogues inspirés. Si la bonne humeur et la légèreté caractérisent le film, il manque les mots d’esprit auxquels nous avait habitué le cinéaste. Nous suivons donc, souvent amusés mais jamais esclaffés, les aventures de Pignon, cette fois empêtré dans une histoire de tromperie : photographié en compagnie de sa maîtresse top model, le milliardaire Levasseur paie cette dernière ainsi que François Pignon (à leurs côtés sur le cliché), pour vivre ensemble et dissiper les soupçons de sa femme. Kaslik, Freeway, Empire ABC/Sofil Night at the Museum, de Shawn Levy Après Cheaper By the Dozen, Just Married et le remake de The Pink Panther, facile de se faire une idée de l’humour du cinéaste Shawn Levy. Généralement lourdes, grasses, plates et déjà-vu, ses comédies ont de plus en plus de mal à nous emballer. Autant dire que son dernier long-métrage laisse perplexe. Et notre perplexité était malheureusement justifiée. Night at the Museum est effectivement loin d’être la comédie de l’année. L’histoire suit les mésaventures d’un gardien du musée (Ben Stiller) qui libère une ancienne malédiction qui ramène à la vie tous les animaux et personnages que renferme le lieu. À base de répliques peu percutantes et de personnages hautement caricaturaux, le film ennuie et irrite. Certes, les effets spéciaux (surexploités) sont réussis, mais ils ne parviennent pas à camoufler le manque d’originalité dont souffre l’histoire. À la manière de Jumanji, le film rassemble une palette de personnages historiques, tels que des cow-boys, un homme du Neandertal, Theodore Roosevelt (Robin Williams) ou encore Attila Le Hun. Tout ce petit monde évolue sur fond de bons sentiments et de moral dégoulinante sur l’importance de la sincérité, du courage et de la confiance en soi. Bref… rien de bien excitant. Espace, Freeway, CinemaCity, Circuit Empire-sauf Sofil Sorties prévues pour le jeudi 4/01/2007 (sous réserves) : – Copying Beethoven, d’Agnieszka Holland, avec Diane Kruger et Ed Harris. – The Queen, de Stephen Frears, avec Helen Mirren. – Accepted, de Steve Pink, avec Justin Long. – Camping, de Fabien Onteniente, avec Franck Dubosc, Mathilde Seigner et Gérard Lanvin.
Babel,
d’Alejandro Gonzàlez Iñárritu

Un petit berger et un couple de touristes américains au Maroc, une sourde-muette japonaise et une nourrice mexicaine. Trois actions en un seul film, trois destins croisés sur une seule pellicule; l’imbrication des vies sans qu’aucun des protagonistes ne s’en doute, ou comment un seul geste peut avoir des répercussions sur...