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Actualités - ANALYSE

Éclairage Au-delà des soldats morts en Irak, une cohorte de blessés

Les près de 3 000 soldats américains morts en Irak depuis le début du conflit en mars 2003 ne représentent qu’une petite fraction des victimes militaires, les progrès de la médecine ayant augmenté les chances de survie des blessés, selon les statistiques du Pentagone. Pour chaque soldat américain tué en Irak, plus de sept autres ont été blessés au combat. Par rapport aux précédents conflits, les chances de survie des blessés ont fortement progressé, grâce notamment à des soins médicaux rapides et largement améliorés, mais aussi aux nouveaux équipements de protection et à une meilleure surveillance aérienne. « Pendant la Seconde Guerre mondiale, environ 30 % des soldats américains blessés au combat sont morts », rappelait en juin un rapport du GAO, une agence fédérale de contrôle. Lors des opérations en Irak et en Afghanistan ces dernières années, cette proportion est tombée à 3 %. En contrepartie, beaucoup de ces blessés rentrent avec des handicaps graves, notamment des lésions au cerveau ou des membres amputés, poursuivait le rapport. La nature du conflit en Irak diffère également des guerres au Vietnam ou en Corée, où les soldats devaient mener des batailles importantes contre des forces conventionnelles bien armées et très motivées. Ils affrontent aujourd’hui en Irak une insurrection tout aussi déterminée, mais qui s’appuie sur un seul type d’armes : des bombes installées sur les routes, parfois suffisamment sophistiquées pour perforer les protections, la plupart du temps de simples explosifs d’artillerie actionnés à distance. L’armée a réagi en installant des équipes chirurgicales aussi proches que possible des zones de combat, afin de prendre rapidement en charge les blessés dont le pronostic vital est engagé pour les stabiliser et les évacuer, a récemment expliqué William Winkenwerder, adjoint au ministre de la Défense pour les affaires sanitaires, lors d’une réunion avec des experts. Les soldats envoyés sur le théâtre des opérations ont maintenant dans leur équipement des garrots spéciaux et des bandages hémostatiques, pour limiter les pertes de sang, et ils ont appris à s’en servir. De plus, les blessés graves sont désormais rapidement évacués vers l’Allemagne puis les États-Unis, à bord d’avions dont les équipages sont formés aux soins intensifs. Selon les statistiques du ministère arrêtées début décembre, les engins piégés sur les routes ont blessé 11 233 soldats américains. Loin derrière, 1 969 soldats ont été blessés dans des attaques d’artillerie, au mortier ou à la roquette, 1 579 ont souffert de blessures indirectes, comme des chutes de débris ou la perte de l’ouïe à cause d’une déflagration, et 1 358 ont été touchés par des coups de fusil. Les bombes larguées par des avions de la coalition ont tué 5 soldats américains et en ont blessé 663, tandis que les accidents d’avions ou d’hélicoptères ont fait 76 morts et 39 blessés. Un plus petit nombre de soldats ont été blessés par des agressions, des chutes, des accidents de la route. Les mêmes statistiques reflètent une autre réalité de la guerre : ceux qui versent leur sang sur le champ de bataille sont de jeunes engagés, rarement des officiers. Plus de la moitié des blessés ont moins de 24 ans. Plus de 13 800 sont des soldats du rang, 6 980 des sous-officiers et seulement 1 269 des officiers. La quasi-totalité étaient des hommes, mais 434 femmes ont été blessées. Jim MANNION (AFP)

Les près de 3 000 soldats américains morts en Irak depuis le début du conflit en mars 2003 ne représentent qu’une petite fraction des victimes militaires, les progrès de la médecine ayant augmenté les chances de survie des blessés, selon les statistiques du Pentagone. Pour chaque soldat américain tué en Irak, plus de sept autres ont été blessés au combat.
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