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WEB CULTURE - Le Net, miroir de la vie des internautes Nombrilisme, autoportraits et voyeurisme

Le thème du moi, du regard sur soi est à l’honneur dans l’art contemporain. Il l’a toujours été d’ailleurs avec les autoportraits célèbres d’artistes tels que Van Gogh, pour ne citer que lui. Cependant, que ce soit en littérature (de Christine Angot à Catherine Millet) où l’autofiction est on ne peut plus à la mode, ou même sur le Web où les sites perso et nombrilistes affluent, il y a un retour à l’introspection évident. Les artistes se présentent eux-mêmes comme thématique de travail. Qui suis-je? À quoi rime ma création artistique? Dans ce registre, deux sites, où l’intimité d’anonymes n’a plus de limite; unjourdanslavie.org donne à voir des parcelles de vie d’internautes et The Mirror Project où l’enjeu est de prendre une photo où l’auteur est inclus par le biais d’un reflet. Un jourdanslavie.org est un site qui donne à voir la vie des autres. Une sorte de regard ouvert à tous et à heures fixes, soit à quatre moments de la journée. C’est en tout cas ce qui est demandé sur le site, une règle du jeu qui en régale plus d’un, car il faut attendre quelques semaines lorsqu’on s’inscrit! Dans ce site malicieux, on se plonge dans la journée d’un photographe plus ou moins amateur et de toutes origines confondues. Pas d’effet de voyeurisme, mais une légèreté de ton, un côté ludique tout à fait plaisant. Thomas Jung, le fondateur, indique qu’il a créé ce site en 2002 à une époque où les «reality shows» faisaient des ravages à la télévision, s’étant inspiré de la spontanéité de ces émissions, sans en conserver la vulgarité. Son but: avoir une plate-forme d’échange où tout le monde pourrait s’exprimer, sans contrainte. En fait, le concept d’unjour… se rapproche beaucoup des journaux en ligne (blogs). Il permet aux internautes de faire partager une journée de leur vie, en quatre clichés numériques. Ces images, prises à heures fixes, en disent souvent très long sur leurs auteurs. Pour la publication des photos, pas de critère de sélection particulier. Une seule règle: elles doivent avoir été prises la veille, à 8h00, 13h00, 18h00 et 22h00. Le thème et le style des photos sont laissés à la discrétion des photographes. C’est ce qui fait la richesse du site. Seules les photos à caractère pornographique ou contenant des scènes de violence sont refusées. L’auteur du site explique cet engouement pour les autoportraits, photos personnelles et autres vidéos (webcams) sur le Net par le besoin des gens d’être écoutés, ou d’exister. «De parler de soi, de manière anonyme, sans crainte d’être jugé.» Miroir, dis-moi qui je suis... Le boum des ventes des appareils numériques a du bon. La preuve, sans cette effervescence, un site comme The Mirror Project n’existerait pas. Ce site au graphisme et à l’ergonomie simples est en ligne depuis octobre 1999 et remporte un franc succès. La seule condition pour avoir sa photo à l’honneur est qu’elle comporte le reflet de celui qui la prend. Toutes les solutions sont possibles: dans un miroir, dans un rétroviseur, dans une vitrine ou encore dans des lunettes de soleil, toutes les opportunités sont bonnes à prendre! Effet de nombrilisme? Pas tant que ça... Une communauté plutôt avec un esprit ludique en prime. Le numérique permet de tout essayer et même de s’essayer à l’autoportrait. Ce que n’auraient pas forcément pris la peine de faire tous les internautes avec un appareil argentique. Le tout est de trouver des reflets originaux, d’être dans des lieux insolites et de se montrer comme tel. The Mirror Project se revendique comme communauté, chacun se montre et participe au projet. L’internaute peut découvrir de nombreux fans du numérique et du Mirror Project, et cela dans le monde entier. Chaque photo est unique comme chaque personne photographiée. Une manière originale de se rencontrer et de s’afficher tous ensemble! Maya GHANDOUR HERT
Le thème du moi, du regard sur soi est à l’honneur dans l’art contemporain. Il l’a toujours été d’ailleurs avec les autoportraits célèbres d’artistes tels que Van Gogh, pour ne citer que lui. Cependant, que ce soit en littérature (de Christine Angot à Catherine Millet) où l’autofiction est on ne peut plus à la mode, ou même sur le Web où les sites perso et nombrilistes...