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Actualités - OPINIONS

Les lecteurs ont voix au chapitre

De Libanais à Libanais À l’instar de l’Irak qui sombre dans la guerre civile, le même scénario se répète au Liban. Les uns accusent la Syrie et l’Iran, les autres, Israël et les États-Unis. Alors que pour d’autres, les États-Unis, Israël et la Syrie (qui a toujours tablé en politique sur son double jeu) sont complices et d’accord pour diviser le Liban… Cette dernière éventualité est digne d’être prise en considération car ses conséquences serviraient l’intérêt de tous les protagonistes : Israël, les États-Unis, la Syrie et l’Iran. Sauf le Liban. Il reste une seule solution pour sauver le Liban et préserver l’unité de ses citoyens, quels que soient la communauté et le parti auxquels ils appartiennent: le dialogue, le respect des différences, les concessions de part et d’autre et surtout le sacrifice et l’esprit patriotique prévalant sur l’individualisme, maladie endémique au Liban. Nos leaders pourront-ils déjouer ce complot international qui consiste à diviser tout le Moyen-Orient? Aurons-nous encore un jour la chance d’être fiers de donner au monde entier l’image et l’exemple d’un pays multiconfessionnel et multiculturel vivant en parfaite harmonie? Ou bien n’est-ce là qu’utopie? La réponse appartient au peuple puisque, c’est lui qui élit ses leaders. Ne dit-on pas que les peuples méritent les leaders qu’ils ont ? Commençons donc par ranger nos drapeaux multicolores et par plier nos tentes et espérons que nos politiciens sauront sagement conférer entre eux, de Libanais à Libanais… Michèle AOUN Koweït Conte de Noël Cette nuit, j’ai fait un rêve... Beyrouth grouillait de touristes, les acheteurs foisonnaient dans les boutiques, les restaurants et cafés affichaient complet, les hôtels pullulaient, le centre-ville bouillonnait de vie, la joie, la paix, la sécurité planaient. Les médias du monde entier parlaient du boum libanais. Les voyagistes proposaient à leur clientèle en quête de dépaysement le Liban comme destination de rêve, pays historique aux mille facettes, peuple à l’hospitalité légendaire, où la mer et la montagne flirtent ou presque, où divergence rime avec tolérance... Le Liban terre d’accueil, berceau des civilisations, aqueduc entre l’Orient et l’Occident. Et tous nos jeunes rentraient pour retrouver leur pays bien aimé, pour s’y réinstaller, eux qui ont dû, déchirés, s’en éloigner pour subsister ou simplement pour exister. Les familles étaient à nouveau réunies, après des années de séparation et de déchirement. Bref, le Liban redevenait symbole de paradis. Ce rêve, pourtant accessible, se réalisera-t-il un jour? Tous les ingrédients sont à portée de main ; reste à trouver ceux qui transformeront l’utopie en réalité. Grace FARROUHA Chapeau bas, M. Siniora Je voudrais saluer le courage de M. Fouad Siniora. Je suis à longue distance et avec effarement les événements dans mon pauvre pays, que je visite d’ailleurs ces prochains jours pour raisons familiales mais non touristiques, hélas. J’espère que de ce déchirement actuel naîtra un nouveau pays constitué de Libanais et non pas de sectes religieuses qui s’entredéchirent et trouvent leur appui auprès de forces étrangères pour le moins néfastes. Pour en revenir au Premier ministre, chapeau bas. M. Siniora était mon professeur de statistiques à l’AUB dans les années 70. Qui aurait cru ! Nayla Boulos RATHLE Cambridge, Massachusetts (USA) Désobéir au général Je trouve que l’évolution de la pensée de M. Tony Khoury («L’Orient-Le Jour» du samedi 9 décembre) découle d’une grande honnêteté intellectuelle. Voulant camper sur une position équidistante de toutes les parties en est une preuve. Moi-même appuyant le 14 Mars, je ne me reconnais en lui que dans sa volonté de défendre l’indépendance, l’intégrité et la démocratie du pays. Par contre, cette priorité donnée à l’indépendance, qui nous permettait de nous reconnaître en le général Aoun en 1989-1990 semble s’être volatilisée, si l’on relit ses déclarations traitant d’ «enfants» les membres du 14 Mars. Ce que trahit cette affirmation, c’est sa volonté de parvenir à la magistrature suprême. Le général n’a-t-il pas amorcé son changement de cap durant les mois où l’on constatait le début de la défaite des Américains en Irak et ce mouvement ne s’est-il pas précisé au fur et à mesure que la débâcle américaine se confirmait? À méditer. Ziad SAHMARANI Étrange amalgame Un drapeau national est un symbole fédérateur. Or l’étalage actuel des drapeaux sur les balcons de la capitale me rend assez perplexe… En temps normal, nous y suspendons notre linge propre. Mais en ces temps anormaux, c’est plutôt l’inverse qui a lieu, et c’est notre linge sale qui s’étale en public. De rue à rue, d’étages en étages, mais surtout de quartier en quartier, c’est à qui mieux-mieux… tantôt l’orange, tantôt le vert, le jaune, et le plus étonnant, c’est les deux à la fois: voilà le drapeau libanais mélangé à toutes les sauces, le plus souvent à l’orange, comme si, ici, l’amalgame était inévitable… Voulant dire quoi exactement? Je suis ceci et Libanais? Ou: je suis ceci mais Libanais? Je dirai ceci aux aounistes, puisque c’est d’eux qu’il s’agit surtout : savez-vous qu’en mettant les deux drapeaux à la fois, vous avez l’air de dire que l’orange n’est pas libanais ? Que seul il ne suffit pas pour que votre message ou votre appartenance soit clairs? Craignez-vous de paraître non libanais ou syrien? Quoi qu’il en soit, ce n’est pas un drapeau qui empêchera l’amalgame de se faire. Seul un discours le fera, et une politique. Gaby F. BUSTROS Des chiffres et des arguments Permettez-moi de réagir à quelques arguments que vous y avancez, M. Hassoun (L’Orient-Le Jour du jeudi 14 décembre 2 006): – Ce n’est pas «le monde» qui soutient le gouvernement Siniora, c’est l’ONU et son Conseil de Sécurité, c’est-à-dire une instance reconnue par l’ensemble des pays de la planète et dont le Liban est membre fondateur depuis 1945. Non, l’ONU n’est pas «notre dernier souci», loin de là, c’est plutôt la dernière planche de salut d’un petit pays comme le nôtre face à de puissants et implacables adversaires. – Je suis d’accord avec vous que ce qui s’est passé depuis les dernières législatives n’importe pas ; que la popularité des uns ou des autres ait évolué n’a aucune importance dans le jeu politique. En revanche, lorsque vous qualifiez, à raison sans doute, la loi électorale d’injuste, je vous rappelle que c’était la même règle du jeu pour tout le monde, souverainistes et opposants, et que tous l’ont acceptée au moment des élections. – Dois-je également vous rappeler que ce n’est pas seulement les «forces du 14 Mars» qui ont bénéficié de cette « loi injuste »: vous savez bien que dans des régions majoritairement dans le camp de l’opposition, les électeurs d’une communauté ont choisi les élus d’une autre communauté à cause du découpage électoral ! – Votre raisonnement mathématique est peut-être exact, mais il se trouve que le résultat des élections a été de donner la majorité parlementaire aux «forces du 14 Mars». Toujours cette règle du jeu admise de tous. Dès lors, vous ne pouvez pas dire que la majorité populaire est ailleurs, parce que la «rue» n’est pas reconnue par notre Constitution, aussi imparfaite soit-elle, comme étant un pouvoir institutionnel à l’instar de la présidence de la République, du Parlement ou du gouvernement. Alors, de grâce, arrêtez de dire que la majorité veut la chute du gouvernement Siniora, ce sont les élus du peuple qui décident jusqu’aux prochaines élections et ceux-ci sont majoritairement contre sa chute. Dans l’intérêt de tous, car un jour alternance il y aura, il faut respecter le jeu démocratique, aussi mauvaises que soient ces règles, sinon on crée un dangereux précédent où n’importe qui peut affirmer n’importe quoi, chiffres à l’appui, et provoquer un blocage complet du pays, politiquement, économiquement et institutionnellement, comme c’est le cas aujourd’hui. Georges ABDALLAH Besoin de prières La honte… Un sentiment que je partage probablement avec beaucoup de Libanais. Quand j’entends la foule au centre-ville répéter après un leader religieux: «Mort aux USA, mort à Israël»… (Même si je ne suis pas d’accord avec la politique des USA et que je considère Israël comme notre pire ennemi). Quand j’entends de l’autre côté: «Celui qui n’est pas d’accord avec nous fait partie des assassins du Premier ministre et des autres martyrs.» Quand j’entends des insultes sur tous les médias, toute appartenance confondue. Quand j’entends la même nouvelle interprétée tellement différemment entre une chaîne et une autre… Je me demande pourquoi tant de haine? Pourquoi cette philosophie de la mort? Nous sommes un peuple qui aime la vie et pourtant on ne voit que la mort et l’appel à la mort autour de nous. Notre pays a besoin de prières, pas de personnes qui cultivent la mort. Johnny FENIANOS
De Libanais à Libanais

À l’instar de l’Irak qui sombre dans la guerre civile, le même scénario se répète au Liban. Les uns accusent la Syrie et l’Iran, les autres, Israël et les États-Unis. Alors que pour d’autres, les États-Unis, Israël et la Syrie (qui a toujours tablé en politique sur son double jeu) sont complices et d’accord pour diviser le Liban… Cette...