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Actualités - CHRONOLOGIE

EXPOSITION - Youssef Haïdar à la galerie Fadi Mogabgab jusqu’au 9 janvier 2007 Un architecte qui s’éclate

On l’a connu architecte rigoureux, scénographe magique, redonnant forme et vie à des lieux prestigieux et gorgés d’histoires, le Musée de savon de Saïda, le Musée archéologique de l’AUB et, dernièrement, le Musée Riad el-Solh de Saïda et la grande mosquée el-Omari, située au centre-ville. Aujourd’hui, l’architecte Youssef Haïdar dévoile un talent qu’il a longtemps caché au public et même aux amis : la peinture. Dans un exercice qui ressemble à une récréation, il se libère de toutes contraintes et propose, sans se prendre au sérieux, des compositions pleines de vie. Chacune est un petit moment de bonheur qu’il s’offre et nous offre, le temps d’une exposition. Les couleurs de Youssef Haïdar ne sont pas d’actualité, bien heureusement. Pour lui, le jaune, l’orange, le vert ou le bleu n’ont d’autre objectif que l’esthétisme. « J’aime la couleur pour ce qu’elle est et pas ce qu’elle représente », avoue-t-il. Faire beau, éclatant et puis faire sourire, détendre, amuser. C’est au cœur de semaines troublées et à quelques ruelles de l’agitation ambiante qu’il a décidé d’exposer son travail. La galerie Fadi Mogabgab, avec la complicité de son hôte, y paraît un lieu intime et amical pour cette rencontre informelle. Difficile d’accrocher des toiles non datées, « certaines remontent à une dizaine d’années », confie-t-il, et dont l’ensemble ressemble à un puzzle, un agréable jeu de piste. Difficile d’aligner en toute harmonie un travail qui paraît spontané. Et pourtant, l’accrochage fort cohérent permet d’apprécier, dans un rythme agréable, l’univers de Youssef Haïdar, entre abstraction et figuration. Peintre caché « Ce n’est pas le genre de travail que j’expose habituellement, souligne Fadi Mogagbag. Mais le monde de Youssef Haïdar, son univers naïf et un peu art moderne, années 50, m’a donné envie de montrer cet aspect de l’architecte. Et de pointer du doigt son talent bien caché. » Youssef a commencé la peinture durant ses études d’architecture en France. Au pastel, à la craie, à l’acrylique, « c’est un peu, pour moi, comme un flux qui débarque, comme une écriture automatique ». « L’architecture, poursuit-il, est un travail de réflexion. La peinture est un jaillissement direct et spontané que je maîtrise sans contrôler et qui m’étonne moi-même. » Interrompu quelques années, le geste est revenu spontanément, « lorsque j’ai récupéré mes toiles de Paris », avec toutefois une dimension nouvelle, une certaine maturité. « Dans ma tête, rien ne s’était arrêté. Mais j’avais placé mon énergie ailleurs. L’architecture est un travail d’équipe avec un ensemble de contraintes. Là, c’est mon monde, plus personnel, plus direct et plus simple. » L’univers très coloré et suggestif de Youssef Haïdar décrit des visages, des oiseaux, des poissons, des calligraphies. Une poésie, dans un travail géométrique et structuré, inhérent à l’architecte. Dans sa maîtrise du flux, c’est ce dernier qui trouve sa place, qui dépose ses marques. « Une manière de mettre l’accent, de souligner, de cadrer. » « Exposer maintenant et à Beyrouth est une forme de résistance, conclut l’artiste, et, plus encore, de vie. Advienne que pourra, l’important est de faire et d’être le meilleur dans ce que nous savons faire. Créer un instant magique, utiliser ces couleurs autrement... Faire autrement, tout simplement. » Carla HENOUD

On l’a connu architecte rigoureux, scénographe magique, redonnant forme et vie à des lieux prestigieux et gorgés d’histoires, le Musée de savon de Saïda, le Musée archéologique de l’AUB et, dernièrement, le Musée Riad el-Solh de Saïda et la grande mosquée el-Omari, située au centre-ville. Aujourd’hui, l’architecte Youssef Haïdar dévoile un talent qu’il a...