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Actualités - CHRONOLOGIE

Les partisans du politiquement correct préfèrent se limiter au très neutre « Joyeuses Fêtes » Nouveaux épisodes de la « guerre de Noël » aux États-Unis

La saison des fêtes aux États-Unis connaît de nouveaux épisodes de « la guerre de Noël », opposant les partisans du politiquement correct et du très neutre « Joyeuses Fêtes » aux fidèles des traditionnels vœux de « Joyeux Noël ». Sous la pression de groupes chrétiens conservateurs, des chaînes de distribution, dont le géant Wal-Mart, ont remis cette année « Joyeux Noël » à l’honneur dans leur communication promotionnelle. Plusieurs organisations chrétiennes sont en effet parties en croisade depuis deux ans pour restaurer la célébration du Noël chrétien, victime, selon elles, de l’intolérance et du « politiquement correct » en Amérique. « À travers tous les États-Unis, des scènes de la nativité et des décorations de Noël sont taboues », se plaint notamment le groupe chrétien Family Research Council. « Il est ridicule que les Américains doivent y regarder à deux fois avant de savoir s’il est convenable de dire Joyeux Noël », affirme Joe Infranco, un des avocats d’une autre puissante association chrétienne, l’Alliance Defense Fund. D’autres groupes religieux distribuent des bracelets de caoutchouc estampillés « Dites juste Joyeux Noël », et des étiquettes-aimants à afficher sur son pare-choc. La presse a baptisé ces escarmouches la « guerre de Noël ». « Un certain nombre de groupes chrétiens ont décidé de se draper dans le rôle de victimes, mais cette idée que l’Amérique traite les chrétiens de façon discriminatoire aujourd’hui est vraiment une exagération », note Robert Thompson, professeur de culture populaire à l’Université de Syracuse (New York). « Nous sommes une société plurielle et on doit célébrer cette diversité », renchérit Leonard Steinhorn, professeur en communications à American University (Washington DC), pour qui « il n’y a pas de guerre de Noël, mais une invention de gens amers qui n’acceptent pas que l’Amérique ne ressemble pas à l’image qu’ils s’en font. Dire “Joyeuses Fêtes” (Happy Holidays), c’est reconnaître que les gens célèbrent beaucoup de fêtes différentes, dont le Nouvel An et les fêtes religieuses et ethniques », comme Hanoukkah pour les juifs, Kwanza pour la communauté afro-américaine ou l’Aïd pour les musulmans. Le respect des différences en cette période de fêtes donne parfois lieu à des faux pas dont la presse se saisit avec délectation, ce qui fait dire au professeur Steinhorn que « la guerre de Noël est d’abord une invention des médias ». L’installation de 14 sapins de Noël à l’aéroport de Seattle (Nord-Ouest) a provoqué un feuilleton polémique entre communautés religieuses sur fond de craintes d’un procès contre les autorités aéroportuaires. À Chicago (Nord), la mairie a interdit la diffusion sur le marché de Noël de la ville de bandes-annonces du film sur la naissance de Jésus, La Nativité, parce que cela aurait heurté les membres d’autres religions. En Californie (Ouest), lors d’un spectacle sur glace, une chorale d’enfants a été interrompue au milieu d’un chant de Noël par des policiers de Riverside, sous prétexte que la vedette invitée, de confession juive, aurait pu être offensée. Sasha Cohen, médaillée d’argent de patinage artistique aux Jeux olympiques de l’hiver dernier, s’est étonnée de l’incident. Elle n’avait rien demandé.
La saison des fêtes aux États-Unis connaît de nouveaux épisodes de « la guerre de Noël », opposant les partisans du politiquement correct et du très neutre « Joyeuses Fêtes » aux fidèles des traditionnels vœux de « Joyeux Noël ».
Sous la pression de groupes chrétiens conservateurs, des chaînes de distribution, dont le géant Wal-Mart, ont remis cette année « Joyeux Noël »...