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Actualités - OPINION

Et l’avenir de la patrie ? Gaby Jean CHAMI

En cette période cruciale par laquelle passe le Liban, des hommes politiques et anciens chefs de parti réclament l’organisation d’un congrès interchrétien afin de parvenir à l’unité de ces partis. En soi, cela pourrait être une bonne proposition ; mais le point de départ n’en est pas clair. L’observateur peut, en effet, remarquer des sous-entendus incohérents, quand sont mentionnés les Kataëb du président Amine Gemayel, les Forces libanaises du Dr Samir Geagea, le Parti national libéral de M. Dory Chamoun. Et puis si des anciens des Kataëb peuvent encore se prévaloir d’avoir des sympathisants, cela ne veut pas dire qu’ils représentent également les bases actuelles du parti. Le vrai problème du Liban d’aujourd’hui est que nombre de fractions et d’hommes politiques nationaux refusent que le pays soit une monnaie d’échange, alors que d’autres politiciens n’ont aucun problème à le voir devenir un terrain d’essai pour tel ou tel autre gouvernement de la région. D’autres fractions politiques évoquent, de leur côté, une mauvaise représentativité des chrétiens libanais d’aujourd’hui. Mais elles oublient qu’après le 14 mars 2005, le pays s’est libéré de 35 années d’occupation étrangère. D’ailleurs, en analysant les résultats des élections législatives de l’an 2005, nul ne peut nier la représentativité chrétienne au sein du Parlement. Il est vrai aussi que l’équipe Siniora n’est pas parfaite ; mais on ne peut nier la représentativité des chrétiens au sein de ce premier cabinet indépendantiste depuis plusieurs années. Le problème des chrétiens réside au niveau de la première magistrature de l’État. Et l’observateur impartial ne peut que se demander pourquoi les auteurs de ces propositions ne reviennent pas à leurs partis et ne collaborent pas franchement avec les nouvelles générations. D’autre part, après l’assassinat de cheikh Pierre Gemayel, le 21 novembre écoulé, comment certains politiciens pensent-ils à réunir un congrès avec des organisations suspectes, alors qu’aucun compromis n’est possible sur le dos des martyrs libanais. Chaque fraction est responsable de ses alliances politiques. Tout congrès interchrétien aurait été acceptable avant, ou après, le 14 mars 2005. Aujourd’hui, les dés sont jetés et toutes les fractions ont choisi leur voie. Certaines sont pour un Liban souverain ; d’autres ne visent que le pouvoir à n’importe quel prix ; d’autres encore recherchent des alliances ici ou là. Mais tout cela n’empêche pas que la nation est au bord du gouffre. Malheureusement. Article paru le Jeudi 14 Décembre
En cette période cruciale par laquelle passe le Liban, des hommes politiques et anciens chefs de parti réclament l’organisation d’un congrès interchrétien afin de parvenir à l’unité de ces partis.
En soi, cela pourrait être une bonne proposition ; mais le point de départ n’en est pas clair. L’observateur peut, en effet, remarquer des sous-entendus incohérents, quand sont...