Les lecteurs ont voix au chapitre

Lettre à tous Et après ? Combien de temps cela va-t-il durer ? Pendant combien de temps le pays sera-t-il pris en otage ? Réalisez-vous l’abîme que vous avez creusé ? Auriez-vous oublié l’enjeu de ce cruel rapport de force ? Au nom du Liban, de ses martyrs et de ses enfants, de son passé et de son avenir, de ses peurs et de ses espoirs, de sa souffrance et de son courage, Au nom de cette jeune nation qui se meurt avant même d’être née, Au nom de nos différences et de notre différence, Nous vous supplions d’arrêter, et de nous prouver ainsi que c’est bien le Liban que vous servez et non pas le Liban qui vous sert. Dima AL-MALAWI De tout cœur avec vous Nous avons comme un goût amer dans la bouche et ce goût est celui de la mort. Les hommes courageux qui affrontent publiquement la Syrie et l’Iran ont une espérance de vie intimement liée à ceux qui les protégent au plus près avec des armes bien dérisoires. Dans nos mémoires nous gardons tous le souvenir de l’assassinat de notre ambassadeur de France à Beyrouth et cet acte odieux, qui ressemble trait pour trait à celui qui a ôté la vie à votre jeune ministre de l’Industrie (victime ô combien expiatoire), nous fait craindre le pire : l’impunité des stipendiés de la Syrie est une réalité admise par l’ONU et les jeux de la diplomatie US vont dans le mauvais sens pour votre beau pays. Autre chose : le général Aoun, quelles sont ses ambitions ? Aurions-nous dû le garder au chaud chez nous ? Nous sommes nombreux derrière vous et le peuple libanais libre peut compter sur nous, quand bien même nous devrions venir vous aider. De tout cœur avec vous et nous espérons que Ségolène vous a rassurés. Michel et Roseline Lille, France Chiffres à l’appui Que le monde entier soutienne le gouvernement, c’est là notre dernier souci, et ça ne l’avance en rien quand le peuple ne le soutient plus. On peut discuter, des jours durant, si le CPL a perdu ou gagné en popularité, ou si l’opposition représente la majorité ou non, ça ne nous avancerait en rien. Nous devons être logiques, donc nous baser sur des chiffres. Et les derniers chiffres que nous avons, ce sont ceux des élections législatives de mai 2005 (sans parler des élections syndicales et universitaires où l’opposition a raflé la très grande majorité). Donc, si on prend les chiffres de ces élections de mai 2005 (on ne peut pas tenir compte du nombre de députés, car tout le monde sait que le nombre est venu grâce à une loi injuste), l’alliance Hezbollah-Amal a obtenu le tiers des voix. Le Courant du futur et alliés ont obtenu le tiers des voix, et le CPL et alliés ont recueilli le tiers restant. Donc, mathématiquement et logiquement parlant, CPL + Hezbollah + Amal + Alliés forment les deux tiers de la population libanaise, donc la majorité populaire. Et personne ne pourra prétendre le contraire, car ce serait du pur mensonge. Personne n’a le droit de dire le contraire avant les élections législatives prochaines, qui détermineront les nouveaux rapports de force, si jamais quelque chose a changé (NB : les élections syndicales et universitaires montrent que rien n’a encore changé). Donc, la majorité populaire est dans l’opposition qui demande la chute du gouvernement Siniora. Fadi Majid HASSOUN J’aimerais comprendre... J’aimerais comprendre ce qui se passe dans la tête de celui qui a tout perdu cet été durant une guerre venue de nulle part, pour une cause à laquelle on a bien voulu qu’il croit et qui, au lieu de demander des justifications à celui qui l’a entraîné dans cette guerre, se retrouve aujourd’hui en train de manifester pour des revendications... auxquelles on a voulu lui faire qu’il croit. J’aimerais comprendre ce qui se passe dans la tête de celui qui, des années durant, a lutté héroïquement pour libérer le Liban de la tutelle syrienne, subissant stoïquement toute sorte d’exactions possibles et imaginables de la part des agents syriens, se retrouve aujourd’hui en train de manifester dans la rue aux côtés des partisans du Baas et du PSNS, pour offrir sur un plateau d’argent le pays à un régime syrien qu’il qualifiait de tous les mots et qu’il accusait de tous les maux il y a encore à peine quelques mois ? Tout cela pour assouvir les ambitions personnelles d’un personnage dont il n’ a encore rien vu de bon ? Que ne donnerais-je pour vivre quelques instants dans la peau de ces gens-là et essayer de comprendre... Joseph KARAM