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Actualités - CHRONOLOGIE

COMMERCE La Chine, un géant commercial qui se fait tout petit après cinq ans à l’OMC

La Chine, nouveau géant du commerce mondial, continue à se faire toute petite dans l’enceinte de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) laissant à d’autres États comme le Brésil ou l’Inde le soin de défendre les intérêts des pays émergents. Alors que les producteurs du monde entier s’alarment de la concurrence chinoise aiguisée depuis l’adhésion de Pékin à l’OMC le 11 décembre 2001, la Chine a soigneusement évité les heurts en cinq années de participation. « Ce n’est pas le style des Chinois de taper du poing sur la table ou de faire de grandes déclarations », observe le porte-parole de l’OMC, Keith Rockwell. Leur approche est « orientée vers les résultats », explique-t-il. L’adhésion de la Chine a coïncidé avec le lancement fin 2001 du cycle de négociations de Doha sur un nouvel ordre commercial mondial plus favorable aux pays en développement. La Chine, devenue depuis son adhésion le quatrième, puis le troisième exportateur mondial de marchandises après l’Union européenne et les États-Unis devant le Japon et le Canada, aurait a priori tout à gagner d’une réussite de ces négociations, aujourd’hui dans l’impasse. Mais la Chine s’est gardée de prendre le premier rang dans les tractations, demandant simplement qu’on n’exige pas trop de la part des pays qui ont comme elle adhéré récemment. Pékin a ainsi laissé à Brasilia et New Delhi, pourtant loin derrière en termes de poids commercial, le soin de négocier au nom des pays émergents face aux puissances occidentales. Au point que ces dernières appellent la Chine à faire pression sur les autres pays en développement pour les convaincre d’ouvrir davantage leur marché aux produits industriels. « Nous aimerions que la Chine parle plus fort sur le thème de la libéralisation, particulièrement en ce qui concerne l’ouverture des marchés aux produits agricoles et industriels », déclarait en avril dernier l’ambassadeur des États-Unis auprès de l’OMC, Peter Allgeier. Le directeur général de l’organisation, Pascal Lamy, a lui aussi appelé les Chinois à l’aide pour relancer les discussions. « Étant donné l’insertion de la Chine dans l’économie mondiale, l’ouverture du commerce multilatéral et des disciplines multilatérales fortes sont les meilleurs moyens de sauvegarder ses intérêts », a-t-il estimé lors d’une visite à Pékin en septembre dernier. Alors que la Chine accumule des excédents astronomiques avec ses partenaires commerciaux, la discrétion de Pékin relève de la « stratégie de négociation », observe l’ambassadeur de Hong Kong auprès de l’OMC, Tony Miller. En cinq ans, la Chine n’a attaqué qu’une seule fois un autre État devant l’organe de règlement des différends de l’OMC, mais aux côtés de sept autres plaignants, lorsque les États-Unis ont imposé des surtaxes sur leurs importations d’acier. Ces taxes ont été condamnées par l’OMC fin 2003. Les Chinois préfèrent habituellement régler les différends à l’amiable plutôt qu’à la faveur d’une confrontation publique, relève M. Rockwell. Ce n’est qu’en octobre dernier que l’OMC a été saisie pour la première fois d’une plainte contre la Chine émanant du Canada, des États-Unis et de l’UE contre son régime d’importation de pièces détachées d’automobiles. Une plainte avait bien été déposée en mars 2004 par Washington à propos des puces électroniques. Mais les deux pays étaient parvenus à un compromis et l’OMC n’avait pas eu à régler le différend. « À mesure que s’accroît le volume des échanges, le risque de frictions commerciales augmente également », reconnaît le porte-parole.

La Chine, nouveau géant du commerce mondial, continue à se faire toute petite dans l’enceinte de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) laissant à d’autres États comme le Brésil ou l’Inde le soin de défendre les intérêts des pays émergents.
Alors que les producteurs du monde entier s’alarment de la concurrence chinoise aiguisée depuis l’adhésion de Pékin à l’OMC...