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Actualités - OPINION

ÉCLAIRAGE - Le président français célèbre aujourd’hui ses 74 ans Chirac est prêt à lutter jusqu’au bout de son mandat

Jacques Chirac a 74 ans aujourd’hui et, si la fin de sa présidence approche, le vieux « fauve » de la politique française apparaît ragaillardi et déterminé à ne céder aucun pouce de terrain à son rival à droite, Nicolas Sarkozy, qui brigue sa succession. À cinq mois de la présidentielle, quelques mots lâchés par son épouse Bernadette – « la messe n’est pas dite » – ont relancé il y a peu les spéculations : M. Chirac caresserait-il, en secret, l’idée d’un troisième mandat ? Le chef de l’État français – qui fêtera son anniversaire à Riga, lors d’un sommet de l’OTAN – n’annoncera sa décision finale qu’au premier trimestre 2007. Pour l’heure, les commentateurs estiment que M. Chirac, au pouvoir depuis 12 ans, ne se représentera pas. En entretenant le doute, Chirac viserait à rester dans le jeu jusqu’au bout et à préserver sa marge de manœuvre face aux coups de boutoir de Nicolas Sarkozy. Dans la guérilla que se livrent « sarkozystes » et « chiraquiens » en vue de la présidentielle, deux des fidèles du président, le Premier ministre Dominique de Villepin et la ministre de la Défense Michèle Alliot-Marie n’ont pas exclu de se présenter, une tentative pour gêner Nicolas Sarkozy, qui s’apprête à officialiser sa candidature. Les proches du président aiment présenter en privé le ministre de l’Intérieur comme manquant de sang-froid, prêt à entraîner le pays dans des réformes trop radicales. Ils dénoncent aussi son « atlantisme », alors qu’un des faits marquants de l’action de M. Chirac reste son opposition à l’invasion américaine de l’Irak. Une relation complexe unit en fait MM. Chirac et Sarkozy, avec en toile de fond le souvenir de la « trahison » de 1995. M. Sarkozy avait alors soutenu la candidature à la présidence du Premier ministre de l’époque Édouard Balladur, porté par les sondages, mais M. Chirac – jamais aussi pugnace qu’en campagne – avait fini par remporter la victoire. Aujourd’hui, le chef de l’État ne peut que constater que M. Sarkozy, à la tête du parti majoritaire UMP, s’est imposé à droite. Et moins d’un Français sur 4 (24 %) déclare souhaiter que M. Chirac brigue un nouveau mandat. Surtout, la popularité de M. Sarkozy, 51 ans, comme de la candidate socialiste Ségolène Royal, 53 ans, exprime un besoin de renouveau des Français et semble condamner à la retraite le président sortant. M. Chirac n’a pas quitté les allées du pouvoir depuis son élection comme député. C’était en 1967, le général de Gaulle dirigeait la France, et M. Sarkozy et Mme Royal étaient encore sur les bancs du lycée. Selon son entourage, M. Chirac a en tout cas surmonté les affres de 2005. Le « non » au référendum européen, les émeutes dans les banlieues, un accident vasculaire cérébral semblaient alors le condamner à une fin de règne particulièrement chaotique. Depuis, la guerre au Liban – qui lui a permis de réaffimer sa stature internationale –, la baisse du chômage, une santé apparemment retrouvée, lui ont redonné de l’oxygène. Et son entourage a distillé l’idée qu’en cas de grave crise internationale, M. Chirac, en dirigeant expérimenté, pourrait apparaître comme un recours. M. Chirac « est un fauve », assure un haut responsable de l’UMP. « S’il a la moindre chance, il la saisira », conclut-il. Alain BOMMENEL (AFP)
Jacques Chirac a 74 ans aujourd’hui et, si la fin de sa présidence approche, le vieux « fauve » de la politique française apparaît ragaillardi et déterminé à ne céder aucun pouce de terrain à son rival à droite, Nicolas Sarkozy, qui brigue sa succession. À cinq mois de la présidentielle, quelques mots lâchés par son épouse Bernadette – « la messe n’est pas dite » – ont...