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Le musée de l’Orangerie fait revivre les «peintres de la réalité au XVIIe»

Pour sa première exposition depuis sa réouverture en mai dernier, le musée de l’Orangerie à Paris fait revivre « les peintres de la réalité en France au XVIIe », une des expositions les plus célèbres de l’entre-deux-guerres qui révéla au public l’œuvre de Georges de La Tour. «Orangerie 1934: les “peintres de la réalité”» présente jusqu’au 5 mars 2007 une bonne moitié des 102 œuvres qui furent exposées en 1934, ainsi qu’une quinzaine d’œuvres de peintres des années 1930 mises en résonances avec les maîtres du XVIIe. Cette première exposition temporaire du musée, célèbre pour abriter les Nymphéas de Claude Monet et rénové après six ans de travaux, «veut faire revivre et mettre en perspective une exposition qui a fait date dans l’histoire du musée, mais aussi dans l’histoire des sensibilités», indique à l’AFP Pierre Georgel, directeur du musée et commissaire de l’exposition. Le 24 novembre 1934, quand s’ouvre l’accrochage organisé par Paul Jamot et Charles Sterling, tous deux du musée du Louvre, «l’art du XVIIe se réduisait à Poussin et à l’art de Versailles», explique M. Georgel. Les deux hommes «vont révéler un autre XVIIe, un XVIIe sans perruque, dans lequel existe une relation intense entre l’artiste et la réalité», ajoute-t-il. Ils y présentent entre autres des œuvres de Philippe de Champaigne, des frères Le Nain, de caravagesques français ou de Claude Lorrain. À côté de ces artistes, les visiteurs découvrent douze toiles d’un peintre que les spécialistes commencent à peine à débusquer, Georges de La Tour, quelquefois confondu avec Quentin de La Tour, ou dont les œuvres étaient parfois attribuées à Zurbaran, Vermeer ou Le Nain. «L’émergence de La Tour a été perçue comme un événement historique par les contemporains», raconte M. Georgel. «Il est, dans l’histoire de l’art occidental, le dernier peintre de cette envergure à avoir été totalement redécouvert», ajoute-t-il. M. Georgel a reconstitué, à l’aide d’archives, l’accrochage 1934 dont aucune photographie n’existe. Une visite virtuelle en est proposée sur grand écran, après une présentation de l’exposition dans son contexte politique et intellectuel de 1934. Des œuvres majeures exposées en 1934, il ne manque que l’Ex-Voto de Philippe de Champaigne, actuellement en restauration. Depuis, un bon tiers des œuvres ont changé d’attribution, dont quelques La Tour transformées en «copies d’atelier». Les attributions 1934 et 2006 sont précisées pour chaque œuvre. «Mais je voulais également montrer que l’art ancien est un acteur de l’art moderne», précise le directeur du musée. Des œuvres de Picasso, Balthus, Magritte, Derain ou les moins connus Chapelain-Midy ou Robert Humblot, sont présentées en «résonances» avec les maîtres du XVIIe, qu’ils aient reconnu ou non avoir été inspirés par cette célèbre exposition. Une bougie de Magritte fait écho à celle d’une œuvre de La Tour et le célèbre Tricheur à l’as de carreau renvoie à Une partie de cartes de Balthus, qui en est directement inspiré. En ouverture de l’exposition, Picasso rend hommage aux frères Le Nain avec une œuvre inspirée par un original du XVIIe de sa collection personnelle.
Pour sa première exposition depuis sa réouverture en mai dernier, le musée de l’Orangerie à Paris fait revivre « les peintres de la réalité en France au XVIIe », une des expositions les plus célèbres de l’entre-deux-guerres qui révéla au public l’œuvre de Georges de La Tour.
«Orangerie 1934: les “peintres de la réalité”» présente jusqu’au 5 mars 2007 une bonne...