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Face aux questions des enfants, les professionnels de la presse n’ont pas toujours les réponses Écolo, interactif, numérique... Le journal de demain imaginé par les jeunes

Écolo, interactif, numérique... Le journal de demain a été imaginé par plus de 450 jeunes, face à des professionnels en quête de solutions pour attirer de nouveaux lecteurs dans un contexte de crise, mercredi en ouverture du 15e congrès de la presse française à Strasbourg. Réunies dans l’hémicycle du Parlement européen, des classes de toutes la France ont exposé devant directeurs de journaux et éditeurs de presse les travaux qu’ils ont effectués sur le thème «Quels journaux pour demain?» Support, contenus, distribution..., les élèves, de l’école primaire au lycée, ont multiplié les propositions, parfois décapantes et faisant souvent écho aux interrogations quotidiennes des professionnels. «Qui sait si les journaux existeront dans le futur? Aurons-nous encore le temps de lire dans 50 ans?» s’est demandée Floriane, 12 ans. Déguisée en arbre de carton, Clara, 9 ans, a prôné l’abandon du papier au profit d’Internet, à l’image de l’ensemble de ses camarades, soucieux d’écologie et férus de nouvelles technologies. Dylan, qui utilise déjà quotidiennement le Web dans sa classe de CM1, a proposé la création d’un «cyberjournal»: «On pourrait le configurer, avec du son et de la vidéo, le traduire en plusieurs langues, il y aurait des onglets de différentes couleurs pour différencier les rubriques», a-t-il suggéré du haut de ses 9 ans. Pour «éviter d’avoir trop d’invendus», Florian, en CM2, a proposé «un système de location, avec des bornes, auxquelles les chômeurs pourraient accéder gratuitement», tandis qu’Arnaud, en terminale, a imaginé des journaux publiés sur des écrans géants dans les centres-villes ou disponibles dans des kiosques interactifs. Les devoirs des journalistes, la demande de contenus renouvelés, la participation des lecteurs à l’écriture du journal, la gratuité de l’information sont revenus comme des leitmotivs. «On voudrait des nouvelles plus rassurantes: les journalistes ont le droit de faire leur travail, mais, nous, on veut aussi voir de belles choses», a plaidé Jérémie, en CM2 dans un village de l’Allier. Tous voient la frontière entre lecteurs et journalistes progressivement s’abolir, avec «des articles non signés», écrits par des «citoyens journalistes», qui font partager leur propre expérience. Plusieurs ont également imaginé un journal européen, écrit en plusieurs langues grâce au support numérique «et qui créera un véritable lien entre tous les Européens». À intervalles réguliers, les professionnels du secteur ont tenté de leur répondre, en défendant l’information payante, le professionnalisme des journalistes ou le support papier. Mais, a souligné Jacques Camus, président de la République du Centre, «les élèves nous posent certains problèmes que nous ne sommes pas toujours en situation de résoudre». Or, la lecture de quotidiens et magazines ne cesse de baisser chez les moins de 24 ans, a rappelé Hervé Barbot, d’Ipsos Média, soulignant que les professionnels devront s’adapter s’ils veulent enrayer cette désaffection. «Internet est devenu le référent médias des jeunes» qui, confrontés à une information «abondante et accessible par d’autres moyens», ne sont prêts à payer que «s’ils trouvent une information qui leur correspond», a-t-il expliqué. «La presse doit s’adresser aux jeunes comme à des clients, en suscitant chez eux confiance et désir », a-t-il averti.
Écolo, interactif, numérique... Le journal de demain a été imaginé par plus de 450 jeunes, face à des professionnels en quête de solutions pour attirer de nouveaux lecteurs dans un contexte de crise, mercredi en ouverture du 15e congrès de la presse française à Strasbourg.
Réunies dans l’hémicycle du Parlement européen, des classes de toutes la France ont exposé devant directeurs...