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Vive le martyre !

Le Liban est otage et martyr, tel est son destin jusqu’à la fin. Lorsqu’on est aussi désuni et aussi désarmé, on finit toujours par être l’otage et le martyr du plus fort… Si après son indépendance ses leaders avaient été de vrais hommes d’État, ils auraient œuvré pour bâtir une nation armée et unie, basée sur la laïcité et des lois, bref tout ce qu’il n’est pas et qui le rend si vulnérable. Parce qu’il n’a qu’un génie pacifique, alors que ses voisins ont une vision politique qu’ils pratiquent depuis toujours et qu’ils imposent par la force, le Liban, en théorie du moins, est l’antithèse de ce qu’ils sont. Convivialité et libéralisme face à racisme et dictature, avec pour seules armes des larmes et des cris, et des prières qui s’adressent à un Dieu différent, et indifférent. Le Liban est devenu le terreau fertile idéal qu’ils manipulent comme ils veulent, chacun selon ses intérêts. Le bain de sang qui coule depuis plus de quarante ans n’est pas le leur, c’est celui des Libanais. Qui se tournent chacun vers ceux qui se disent ses amis pour qu’ils les sauvent à tour de rôle, sans jamais faire un pas dans la bonne direction, celui de l’union et de la force internes. C’est navrant et pathétique, vraiment. Et cette question que nous nous posons trop souvent depuis trop longtemps : « Mon pays a- t-il encore un avenir ? Mes enfants doivent-ils rester ou partir ? » est déjà une réponse en soi. Mea culpa… Alors, qu’est-ce qu’on attend ? Qu’est-ce qu’on attend pour marcher ? Qu’est-ce qu’on attend pour courir… jusqu’au Parlement et jusqu’à Baabda ? Pour renverser un ordre qui n’est que du dés-ordre et que nous ne voulons plus ? Ceux qui n’ont pas attendu sont déjà partis. Mais quel choix avons-nous, nous qui restons ? Chacun de nos leaders vient accoutré d’alliances contre nature, concoctées derrière notre dos. Dire oui à Michel Aoun, est-ce dire oui aussi à Wi’am Wahhab, à Talal Arslane ? De même, dire oui à Hariri, est-ce se plier à l’Arabie saoudite, à ses voiles et à son emprise financière ? Moi aussi j’aimerais contrer l’Amérique qui bénit tout ce qu’Israël fait de monstrueux toujours, de plus en plus. Mais moi non plus je ne veux pas de l’Iran et de sa dictature religieuse et de son président. Je ne veux ni des uns ni des autres, Syriens et consorts, kamikazes, bombe nucléaire et boucliers humains… Y a t-il encore un être humain normal dans cette région ? Quel que soit le commanditaire du dernier crime commis contre nous, quelle importance vraiment ? Ils sont plus de deux à en tirer profit puisqu’ils veulent la même chose, se faire la guerre sur la dépouille de mon pays. Et je devrai choisir ! Moi, tout en demi-teintes et en mille nuances, je devrai choisir la main de mon bourreau ? Le noir ou le blanc ? Le tout ou rien ? Oui, j’ai le couteau à la gorge, mais non je ne choisirai pas. Je ne me renierai pas. Plutôt mourir que vivre sous vos lois. Et vive le martyre… Gaby BUSTROS
Le Liban est otage et martyr, tel est son destin jusqu’à la fin.
Lorsqu’on est aussi désuni et aussi désarmé, on finit toujours par être l’otage et le martyr du plus fort…
Si après son indépendance ses leaders avaient été de vrais hommes d’État, ils auraient œuvré pour bâtir une nation armée et unie, basée sur la laïcité et des lois, bref tout ce qu’il n’est pas...