Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

BD Courrier des bulles

Père et fille. Alison Bechdel raconte ses 20 premières années dans le funérarium (le Fun Home du titre) du Vermont où travaille son père et la découverte de son homosexualité. Dans cette recherche du temps perdu en BD – la comparaison est de la dessinatrice elle-même –, Bechdel se souvient de l’autisme de sa famille et de son impossibilité à parler avec son père, homosexuel refoulé à une époque où l’expression n’était pas toute faite (les années 1970). Cette BD noir et blanc, aux gris délicats et au dessin épuré, a eu un succès foudroyant aux État-Unis, où Bechdel publiait déjà dans des revues de Dykes (lesbiennes). Libération l’a publiée en épisodes cet été. Cette autobiographie en BD traite moins de l’homosexualité que du mur dressé entre un père et une fille qui pourraient se comprendre. L’originalité du récit repose sur les parallèles fins et convaincants avec Proust, Wilde ou Faulkner, et le personnage du père, tyran domestique en short en jean. (Fun Home, d’Alison Bechdel - Denoël Graphic - 236 p. - 20 euros). – Arrière-boutique. C’est la meilleure adresse du moment: Le Magasin général de Tripp et Loisel, dont le deuxième tome vient de paraître chez Casterman. Régis Loisel et Jean-Louis Tripp réalisent ensemble le scénario comme le dessin de cette chronique truculente peuplée de personnages savoureux. Victime d’une panne de moto, Serge reste bloqué dans un hameau du Québec où il fait la connaissance de Marie et de toute une petite troupe de villageois. Cet homme chaleureux, qui a laissé sa jeunesse sur les champs de bataille durant la Première Guerre mondiale, finira par s’y établir et ouvrir un restaurant. Une BD où les regards comptent plus que les baffes et les explosions. Pour les inconditionnels, Casterman publie simultanément L’arrière-boutique du magasin général, pour découvrir les coulisses de l’album, avec en vis-à-vis les crayonnés de Loisel et les encrages de Tripp. (Magasin général T.2 - de Tripp et Loisel - Casterman - 72 p. - 13,95 euros). (L’arrière-boutique du magasin général II - Casterman - 152 p. - 22,95 euros). – Georges et Louis. Fidèle à son univers absurde et délirant, Daniel Goossens retrouve ses fidèles personnages, le pondéré Georges et le paniqué Louis, pour 11 histoires de quelques pages chacune. Les deux comparses baignent dans la folie douce de l’univers de Goossens, qui dessine en finesse ses petites saynètes éclairées de lavis et quelquefois de couleurs. Ils imaginent comment enterrer le corps de son adversaire au tennis, dissertent sur la réorganisation du call-center de Dieu ou la possibilité de jouer du Chopin quand on a une jambe de bois. La dernière histoire, une incroyable soirée de drag-queens nées de personnages de BD, est une petite merveille de non-sens. (Georges et Louis, Panique au bout du fil, de Daniel Goossens - Fluide Glacial - 48 p. - 11,95 euros). – Shirley et Dino en BD. Frank Margerin a délaissé Lucien, Manu et leurs copains le temps d’un album pour mettre en scène le couple star Shirley et Dino dans leurs premières aventures en bande dessinée. Il dessine les affiches du duo depuis leurs débuts sur les planches, et leurs univers respectifs se confondent dans la nostalgie du rock année 1950, de la gomina et des filles en robes vichy. Shirley et Dino la BD (Les humanoïdes associés) ravira donc les fans de l’un et de l’autre. Ah ouais. Mort de rire!! On y retrouve le duo plus vrai que nature, ses numéros ratés et ses pitoyables prestations dans les supermarchés et les maisons de retraite. Surprise à la dernière case, quand un célèbre animateur de télé vient les trouver dans leur loge et leur propose de passer à la télé. Il paraît que c’est vraiment comme ça que ça c’est passé. (Shirley et Dino de Franck Margerin - Les humanoïdes associés - 48 p. - 12,90 euros).

Père et fille. Alison Bechdel raconte ses 20 premières années dans le funérarium (le Fun Home du titre) du Vermont où travaille son père et la découverte de son homosexualité.
Dans cette recherche du temps perdu en BD – la comparaison est de la dessinatrice elle-même –, Bechdel se souvient de l’autisme de sa famille et de son impossibilité à parler avec son père, homosexuel...