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Actualités - OPINIONS

Les lecteurs ont voix au chapitre

Comme un western... Je ne suis pas aouniste, mais je me demande quelles sont les alternatives qui s’offrent au Liban aujourd’hui? Est-ce vraiment le gouvernement Siniora, ou l’axe irano-syrien? Je suis bien évidemment pour que le Hezb rende les armes. Mais il ne le veut pas. Comment raisonner un suicidaire? Dans ce pays où on estime les leaders en fonction de leur compte en banque, comment voudriez-vous que Michel Aoun réagisse? Est-ce qu’il devrait se mettre d’accord avec les «souverainistes » d’aujourd’hui contre les chiites prosyriens? On se refait deux camps et advienne que pourra? Étant basé à Londres, il m’est très difficile de faire la différence entre info et intox, mais lors de mon dernier séjour à Beyrouth (septembre 2006), j’ai été très déçu d’entendre Michel Aoun traiter le gouvernement Siniora d’ «incapable» sans que le gouvernement se défende. Aujourd’hui, après la démission des ministres chiites, il est temps qu’on arrête d’essayer de trouver un coupable en dehors de ceux qui ont le pouvoir de changer la donne. La démission est choquante, mais pas surprenante: c’est une communauté qui a du mal à faire confiance à quiconque mis à part son généreux donateur, Ahmadinejad, et Assad. Au lieu d’essayer de la rassurer – parce qu’on n’a pas le choix! –, on continue de la marginaliser, de l’acculer et de la jeter dans les bras de l’envahisseur. Si vous étiez Michel Aoun, qu’auriez-vous fait? Il existe un problème de communication au Liban, et ce n’est pas celui qui insulte le mieux qui gagnera. De loin, j’ai l’impression que c’est une sorte de guerre des gangs dans un vieux western, et que nos petits dirigeants se battent entre eux pour plaire chacun à sa Claudia Cardinale. Rabih NASSAR Échec ou défi Les ministres chiites du gouvernement ont démissionné. M. Siniora avait fait le pari de les y intégrer. Résultat, cela ne fonctionnait pas et la guerre de juillet n’a pas simplifié les choses. Si certains voient dans cette démission la déroute de l’ancienne formule, eh bien oui, qu’on se rende à l’évidence. Le nouveau Liban avait commencé à germer en mars 2005. Toutes ses composantes n’étaient pas préparées, sans doute. Aujourd’hui, si le Liban doit survivre, il doit inventer la formule qui lui conviendra, profiter d’une paix fragile durement acquise, remettre tout à plat, reconstruire le pays selon ses propres intérêts, inventer des nouveaux mécanismes qui pourront même être un exemple pour d’autres, créer quelque chose de vivable pour le futur. Le défi est grand, espérons que nos édiles seront à la hauteur. François SALLOUM Un pays utopique J’ai toujours voulu y croire, je l’ai toujours adoré, mais aujourd’hui j’ai enfin réalisé que mon pays n’existe pas. Il existe uniquement dans mes rêves. Mon pays aurait pu être l’endroit où il fait bon vivre, entre mer et montagne, entre Orient et Occident, entre chrétiens et musulmans, entre diversités culturelles et coutumes féodales. Mon pays aurait pu être un État qui défend les droits de chaque citoyen, qui lui procure paix, stabilité, travail, infrastructures, électricité… bref, tout ce qu’un État a la responsabilité d’assurer au peuple. Cependant, pour qu’un pays existe, il doit être doté non seulement d’une Constitution adéquate, mais aussi de dirigeants élus par le peuple et qui appliquent les lois dans l’intérêt supérieur du pays et des citoyens. Or, depuis des décennies, la Constitution est interprétée au gré de nos politiciens (sinon de nos voisins). Surtout, pour qu’un pays existe, il doit être libre, indépendant et souverain. Mais depuis toujours, le destin de ce pays se confond avec les exigences des autres, qu’ils soient d’Orient ou d’Occident. Enfin, pour qu’un pays existe, il doit avoir un peuple qui sache exprimer sa force, sa fierté, sa volonté d’appartenance à ce pays et uniquement à ce pays. En attendant, je continue à rêver de pouvoir venir et passer Noël, avec femme et enfants, dans mon pays utopique, auprès de ma famille et de mes amis. Carlos ACHKAR Kinshasa Ras-le-bol ! Quel cirque ! Pauvre petit pays gouverné par un théâtre de boulevard… D’aucuns embrasent le pays, prenant leurs désirs pour des réalités ; d’autres occupant les plus hautes instances politiques prennent ponctuellement parti, manquant totalement à leur devoir d’impartialité ; certains, enfin, s’imaginent jouer dans une grande cour de récréation, usant du veto quand on leur dit oui, boudant si on leur dit non, jouant au chat et à la souris alors que le champ grouille de loups affamés. Nous prendrait-on pour des tarés, par hasard, nous, le commun des mortels supportant agacés, dégoûtés, crevés, leurs pathétiques attaques et contre-attaques nous menant droit vers la faillite et le chaos ? Réalisent-ils vraiment, ces polichinelles assoiffés de pouvoir, que le peuple se moque éperdument de leur dialogue de sourds, de leur entente, de leurs mésententes, de leurs alliances, de leurs mésalliances, du quota soi-disant confessionnel qui relève aujourd’hui, ô miracle, du sacré ? Ce qui nous importe, en bref, c’est que l’un daigne enfin nous « offrir » une paix royale afin que nous puissions survivre aujourd’hui au crash des quatre derniers mois. Messieurs les gouvernants, franchement – et avec tout le respect que l’on vous doit – nous en avons ras-le-bol ! May SALHA Bravo messieurs ! C’est pendant un cours à l’université qu’on m’a demandé d’analyser un texte sur la politique au Liban et plus spécialement sur ce qui s’était produit ces deux dernières années. Que suis-je supposée écrire ? Que le pays va mal ? Que les gens souffrent? Que tout le monde quitte en essayant de trouver mieux ailleurs? Un enfant est mort aujourd’hui dans les bras de sa mère. Une femme est veuve à l’instant même où j’écris ces lignes. Un adolescent est devenu orphelin. Ces tragédies sont devenues quotidiennes depuis des années. Pourquoi ? Pour la simple raison que nos représentants ne savent pas ce qu’ils veulent, parce que chacun veut faire passer son propre intérêt avant celui de son pays. Voilà où l’on en est aujourd’hui. Applaudissons-les bien fort pour un travail bien fait et qui mérite notre reconnaissance. Raya TAMER
Comme un western...

Je ne suis pas aouniste, mais je me demande quelles sont les alternatives qui s’offrent au Liban aujourd’hui? Est-ce vraiment le gouvernement Siniora, ou l’axe irano-syrien? Je suis bien évidemment pour que le Hezb rende les armes. Mais il ne le veut pas. Comment raisonner un suicidaire? Dans ce pays où on estime les leaders en fonction de leur compte en...