La république séparatiste vote massivement pour l’indépendance, Kokoïty réélu Tbilissi critique le référendum en Ossétie du Sud, Moscou le qualifie de « démocratique »

L’Ossétie du Sud, une région séparatiste géorgienne soutenue par la Russie, a voté à une écrasante majorité pour son indépendance, selon des premiers résultats publiés hier après un référendum rejeté par la communauté internationale. De son côté, Tbilissi a critiqué le référendum, mais a promis de régler la question ossète par « des moyens pacifiques ». Selon un décompte établi après dépouillement de près de 80 % des bulletins, 98 à 99 % des électeurs ont voté pour l’indépendance de l’Ossétie du Sud, a indiqué la commission électorale locale. Le « président » sortant Edouard Kokoïty a été réélu avec 96 % des voix à l’occasion de ce double scrutin, selon la commission qui avance un taux de participation supérieur à 95 %. Alors que les Ossètes du Sud fêtaient la victoire du « oui » en brandissant leurs drapeaux et en jouant du klaxon dans les rues de leur « capitale » Tskhinvali, les responsables géorgiens réaffirmaient leur attachement à un règlement politique du problème ossète. Environ 55 000 Ossètes du Sud étaient appelés dimanche à se prononcer sur l’indépendance de leur territoire. Conscientes du fait que le référendum ne sera pas reconnu à l’étranger, les « autorités » locales avaient annoncé qu’il constituait avant tout une première étape pour arriver à faire reconnaître l’Ossétie du Sud et éventuellement obtenir son rattachement à la Russie. Les États-Unis, l’Union européenne et l’OTAN avaient dénoncé à l’avance un référendum qui risque, selon eux, de provoquer une déstabilisation de la région. Mais les députés russes venus à Tskhinvali ont qualifié de « démocratique » le scrutin que Moscou soutient sans le reconnaître officiellement. Aucune organisation internationale indépendante n’a surveillé le scrutin et il est difficile de dire dans quelle proportion les Ossètes du Sud d’origine géorgienne se sont rendus aux urnes. Mais le jour du référendum, au moins une route principale reliant des villages à majorité géorgienne à la « capitale » Tskhinvali a été bloquée par les « autorités » ossètes, pouvant empêcher des électeurs de voter.