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Actualités - CHRONOLOGIE

Géorgie - Les Occidentaux craignent une déstabilisation du Caucase Le « oui » pour l’indépendance largement acquis en Ossétie du Sud

L’Ossétie du Sud, une région séparatiste de Géorgie soutenue par la Russie, s’est prononcée hier sur son indépendance et une large victoire du « oui » était attendue après un référendum critiqué par les Occidentaux qui craignent une déstabilisation du Caucase. Le vote s’est déroulé dans le calme malgré la petite guerre des nerfs que se sont livrée Géorgiens et indépendantistes d’Ossétie du Sud toute la journée. Les deux parties se sont accusées mutuellement de chercher à saper le référendum, les Ossètes affirmant que Tbilissi a envoyé des soldats dans un village et les Géorgiens assurant que Tskhinvali a bloqué des routes pour empêcher le bon déroulement du vote. Environ 55 000 Ossètes du Sud étaient appelés à voter au cours de ce scrutin double qui visait également à élire un « président ». Parmi ces électeurs, on comptait 20 000 réfugiés ossètes du Sud vivant en Ossétie du Nord, une république voisine, mais partie intégrante de la Russie. Les premiers résultats devaient tomber tard dans la soirée, mais ne devraient pas réserver de surprises et montrer une très large victoire du « oui ». « Nous sommes déterminés et nous continuerons à essayer d’arriver à notre but par des moyens civilisés et pacifiques (...) jusqu’à l’indépendance complète de l’Ossétie du Sud », a déclaré le « président » sortant de la république autoproclamée indépendante Edouard Kokoïty. Conscientes du fait que le référendum ne sera pas reconnu à l’étranger, même en Russie, les « autorités » locales avaient annoncé qu’il constituait avant tout une première étape pour arriver à faire reconnaître l’Ossétie du Sud et éventuellement obtenir son rattachement à la Russie. Un premier référendum en 1992 avait vu les Ossètes exprimer leur volonté d’indépendance. Selon la commission électorale locale, 91,2 % des électeurs avaient voté à 2 heures de la clôture du scrutin. 50 % de votants sont nécessaires pour valider le scrutin. Les États-Unis, l’Union européenne et l’Otan ont dénoncé à l’avance un référendum qui risque, selon eux, de provoquer une déstabilisation de la région, l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) le qualifiant à l’avance de « contre-productif ». « Nous essayons de prouver à la communauté internationale que nous sommes unis », commente Teïmouraz Djioïev, un retraité de 63 ans, après avoir voté pour une sécession de la Géorgie. « Nous voulons être rattachés à la Russie », assure Rouslan, un Ossète d’origine géorgienne qui a voté pour l’indépendance, mais regrette que le référendum ravive les tensions entre Ossètes et Géorgiens. Seuls les habitants détenteurs de papiers établis par les « autorités » ossètes pouvaient voter, mais la plupart des Ossètes d’origine géorgienne n’en ont pas. Le référendum se doublait d’une élection « présidentielle » pour laquelle le président sortant Edouard Kokoïty partait favori. Entre 50 000 et 100 000 personnes vivent en Ossétie du Sud, une région qui a fait sécession de la Géorgie à l’issue d’un bref conflit en 1992 et qui reste un terrain d’affrontement entre Moscou et Tbilissi. « J’ai perdu mon fils dans la guerre », lance Louisa Kobisseza, médecin à la retraite, après avoir voté pour l’indépendance. Le référendum est intervenu à un moment où les relations russo-géorgiennes sont au plus bas après la brève interpellation fin septembre en Géorgie de quatre officiers russes accusés d’espionnage. Dans la foulée, la Russie a suspendu ses liaisons aériennes, terrestres et maritimes, assénant un dur coup à la fragile économie de la petite nation du Caucase. La Géorgie accuse Moscou de se servir de l’embargo économique et du référendum pour « punir » Tbilissi qui, depuis l’arrivée au pouvoir fin 2003 de Mikheïl Saakachvili, cherche à se rapprocher de l’Union européenne et des États-Unis via l’Alliance atlantique.
L’Ossétie du Sud, une région séparatiste de Géorgie soutenue par la Russie, s’est prononcée hier sur son indépendance et une large victoire du « oui » était attendue après un référendum critiqué par les Occidentaux qui craignent une déstabilisation du Caucase.
Le vote s’est déroulé dans le calme malgré la petite guerre des nerfs que se sont livrée Géorgiens et...