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De 150 000 à 650 000, le décompte des morts varie du simple au quintuple, selon les sources L’impossible bilan de la guerre...

Les Irakiens paient depuis plus de 3 ans un lourd tribut à la guerre, entre combats, attentats terroristes et violences confessionnelles, mais les bilans varient du simple au quintuple, tant ils sont difficiles à établir. Combien d’Irakiens ont péri dans des violences en Irak depuis l’invasion américano-britannique du pays en mars 2003 ? Le ministère irakien de la Santé a estimé hier que jusqu’à 150 000 personnes étaient mortes dans des violences depuis cette date, à partir du nombre de corps apportés quotidiennement dans les morgues et hôpitaux du pays. Il y a un mois, la revue médicale britannique Lancet chiffrait pour sa part le nombre des morts entre mars 2003 et juillet 2006 à 650 000, dont 600 000 de mort violente – soit près de 7 % de la population adulte masculine du pays, qui compte environ 27 millions d’habitants. Cette étude, conduite par des médecins de l’Université américaine Johns Hopkins et l’école de médecine al-Mustansiriya de Bagdad, est basée sur des entretiens réalisés avec plus de 12 000 personnes choisies au hasard, comparant les taux de mortalité en 2006 et en 2003, juste avant l’invasion, dont les résultats ont ensuite été extrapolés sur l’ensemble du pays. Elle avait été jugée dès sa publication comme n’étant « pas crédible » par les autorités irakiennes et par le président américain George W. Bush, qui avait toutefois reconnu que « beaucoup de gens innocents ont perdu la vie ». L’organisation non gouvernementale Iraq Body Count , qui recense depuis le début de la guerre le nombre de victimes, dénombre pour sa part entre 46 863 et 51 968 victimes civiles irakiennes. Ces chiffres, qui viennent des informations recueillies par les médias, ne prennent pas en compte les victimes parmi les forces de sécurité irakiennes ou les insurgés. Mais les médias eux-mêmes, qu’ils soient irakiens ou étrangers, n’ont connaissance que d’une fraction du nombre de morts chaque jour dans le pays : certaines zones n’ont pas de correspondants, dans d’autres, les autorités refusent de communiquer des chiffres. Ainsi, dans un rapport publié en septembre, les Nations unies avaient affirmé que plus de 100 Irakiens périssaient de mort violente chaque jour, donnant des chiffres « sans précédent » de 3 590 civils tués en juillet et 3 009 en août. Ces chiffres représentent près du double de ceux dont les médias ont eu connaissance dans la même période. Les autorités irakiennes elles-mêmes ont du mal à connaître le bilan de certaines violences, soit parce qu’elles se produisent dans des zones hostiles, comme la province d’al-Anbar, soit en raison de la tradition musulmane qui veut qu’on enterre au plus vite les victimes, ce qui ne facilite pas leur recensement. À l’inverse, on connaît très bien le bilan des pertes des soldats US, actualisé quasi quotidiennement par les autorités américaines, qui s’élève aujourd’hui à 2 838, selon le site Internet du Pentagone.

Les Irakiens paient depuis plus de 3 ans un lourd tribut à la guerre, entre combats, attentats terroristes et violences confessionnelles, mais les bilans varient du simple au quintuple, tant ils sont difficiles à établir.
Combien d’Irakiens ont péri dans des violences en Irak depuis l’invasion américano-britannique du pays en mars 2003 ? Le ministère irakien de la Santé a estimé...