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Le film traite du désir féminin et de l’excision « Dunia », de la Libanaise Jocelyne Saab, censuré et déprogrammé en Égypte

Centré sur le désir féminin et le refus de l’excision, le film Dunia de la cinéaste libanaise Jocelyne Saab a été censuré et déprogrammé mardi en Égypte, selon la réalisatrice. Dunia, qui a déjà été présenté dans plusieurs festivals dans le monde, n’a pas reçu son visa d’exploitation, officiellement pour non-paiement des taxes aux syndicats de la profession, a indiqué la distribution. La veille, le film avait aussi fait l’objet d’une mesure de censure portant sur deux plans, l’un sur la mutilation génitale d’une fillette, pratique quasi généralisée en Égypte, et l’autre montrant une scène d’amour. Ayant fait scandale lors de sa première projection, il y a un an, dans le cadre du Festival du Caire, il devait sortir mardi soir dans dix-huit salles au Caire et d’autres villes égyptiennes. « C’est un flop terrible, les gens vont aller dans les salles, et ils vont casser le film en disant que je n’ai pas payé ces taxes syndicales absurdes », a dit à l’AFP Jocelyne Saab, fustigeant également la censure. Le directeur de la censure, Ali Abou Chadi ainsi que la distributrice Essaad Younès ont déclaré à l’AFP que le non-paiement de ces taxes était la seule raison de la non-sortie en salle, mardi, de Dunia. « Ce n’est pas à nous de payer, mais à la production, et elle ne l’a pas fait », a affirmé Mme Younès, directrice de la Société arabe pour la production et la distribution cinématographiques. Pour Jocelyne Saab, qui n’a cessé de rencontrer en deux ans des obstacles, se faisant même désavouer par ses deux acteurs principaux, Hanane Turk et Mohammad Mounir, son film est devenu « insupportable à voir » en Égypte. Hanane Turk, sous l’influence d’un prédicateur saoudien, a en effet annoncé en juin qu’elle revêtait le voile islamique et a appelé à l’iranisation des vedettes égyptiennes. Dunia, qui veut dire « monde » en arabe, suit le parcours initiatique d’une jeune Égyptienne, elle-même excisée, vers le désir et la liberté de pensée, à travers la danse et la poésie soufie, enseignées par deux maîtres. Très allusif, pudiquement filmé et plus suggestif que réaliste, il montre également une scène d’excision d’une adolescente avec une lame de rasoir que la censure a exigé de couper. En dépit d’une opposition officielle, en particulier de Susanne Moubarak, l’épouse du président, cette tradition non islamique est généralisée.

Centré sur le désir féminin et le refus de l’excision, le film Dunia de la cinéaste libanaise Jocelyne Saab a été censuré et déprogrammé mardi en Égypte, selon la réalisatrice.
Dunia, qui a déjà été présenté dans plusieurs festivals dans le monde, n’a pas reçu son visa d’exploitation, officiellement pour non-paiement des taxes aux syndicats de la profession, a indiqué...