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L’opposition et les députés pro-Bakiev s’entendent sur une nouvelle Constitution Le Kirghizstan amorce un virage vers une sortie de crise

Le Kirghizstan a amorcé un virage vers une sortie de crise hier après une semaine de manifestations appelant à la démission du président Kourmanbek Bakiev, l’opposition et les députés soutenant le gouvernement étant tombés d’accord sur une nouvelle Constitution. «Deux groupes de députés, de l’opposition et propouvoir, ont trouvé un accord sur la nouvelle Constitution » qui devrait être « adoptée mercredi lors d’une session extraordinaire du Parlement », a déclaré le président du Parlement kirghiz Marat Soultanov mardi soir. « La majorité des députés se sont mis d’accord sur la nouvelle Constitution », a confirmé le député d’opposition Azimbek Beknazarov. Cette Constitution prévoit des limitations du pouvoir présidentiel, ce que réclame l’opposition. Le chef de l’État doit notamment perdre son pouvoir de nomination du Premier ministre au profit du Parlement, a indiqué M. Soultanov. Il ne pourra plus limoger le procureur général ou le chef de la Commission électorale centrale sans accord du Parlement. Plus de 35 blessés Cette annonce de compromis a ponctué une journée marquée de premiers affrontements qui ont fait au moins 35 blessés – manifestants et policiers – selon le ministère de l’Intérieur, dont plusieurs blessés par balles, à la suite d’accrochages entre partisans du pouvoir, de l’opposition et les forces de l’ordre. « Après les tirs contre les manifestants, les partisans du président Kourmanbek Bakiev ont compris que le pays allait dans la mauvaise direction », a déclaré Almaz Atanbaiev, responsable de l’opposition. Plusieurs milliers de manifestants avaient de nouveau réclamé dans la journée le départ de M. Bakiev devant le siège de la présidence tandis qu’un millier de partisans du chef de l’État descendaient pour la première fois dans la rue. Les manifestants de l’opposition et leurs adversaires, séparés par des centaines de policiers, se sont lancé devant le Parlement des bouteilles, des bâtons et des pierres, avant d’être dispersés. En fin de soirée, 400 à 500 personnes s’apprêtaient à passer de nouveau la nuit dans le village de tentes installé par l’opposition au centre de Bichkek. Avant l’annonce de l’accord, les partisans de M. Bakiev ont promis de leur côté de mobiliser des milliers de personnes mercredi. La promesse non tenue de M. Bakiev de présenter jeudi une nouvelle Constitution a déclenché la crise politique dans cette ex-république soviétique d’Asie centrale, jugée stratégique pour la stabilité de la région et où les États-Unis et la Russie disposent de bases militaires. M. Bakiev avait promis l’adoption d’une nouvelle Constitution lors de son élection à la présidence en juillet 2005, quelques mois après qu’il eut pris la tête d’une « révolution » qui chassa du pouvoir son prédécesseur accusé de corruption et d’autoritarisme. Depuis, au moins trois projets de Constitution ont été rédigés, mais le président ne les a jamais soumis au vote des parlementaires. Le Kirghizstan peine à se stabiliser depuis la « révolution » de mars 2005, et les manifestations et les accusations de corruption à l’égard de la famille du chef de l’État s’y sont multipliées, tout comme les meurtres commandités, notamment de députés.
Le Kirghizstan a amorcé un virage vers une sortie de crise hier après une semaine de manifestations appelant à la démission du président Kourmanbek Bakiev, l’opposition et les députés soutenant le gouvernement étant tombés d’accord sur une nouvelle Constitution.

«Deux groupes de députés, de l’opposition et propouvoir, ont trouvé un accord sur la nouvelle Constitution » qui...