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Actualités - CHRONOLOGIE

ÉDITION Marc-Antoine Mathieu, chercheur en bande dessinée, revisite le Louvre

Marc-Antoine Mathieu, chercheur en bande dessinée, signe avec Les sous-sols du Révolu une visite en forme de fable du Louvre (anagramme de Révolu) où son inventivité bouscule les cadres de la BD classique. Le musée coédite le livre et en expose même une moitié des planches dans la mezzanine, sous la pyramide de verre, jusqu’au 8 janvier. «J’aime bien m’amuser avec le support et le dépasser », explique Marc-Antoine Mathieu, angevin de 47 ans. Son visage est dessiné comme ses personnages, très épuré et traits saillants. Ses cheveux, noirs avec quelques touches de blanc. Dans Les sous-sols du Révolu, Mathieu multiplie les trouvailles comme ces cases de plus en plus sombres à mesure que les personnages s’enfoncent dans un sous-terrain, les époustouflants tableaux gigognes ou sa vision très originale de la Joconde. Il est compagnon de route de l’Oubapo (Ouvroir de bande dessinée potentielle), qui reprend à l’Oulipo (Ouvroir de littérature potentielle créé par Raymond Queneau) le principe des contraintes de narration, mais graphiques et se demande toujours «comment on peut dépasser le papier». Marc-Antoine Mathieu est le Raymond Queneau de la BD. Comme Queneau avant lui dans l’Oulipo (Zazie dans le métro, par exemple), il ne se contente pas de ses inventions de dessinateur, mais les intègre à une vraie histoire. Lui préfère «narrateur graphiste, qui symbolise les choses, les signale», à dessinateur. «Je vais vers l’épure», ajoute celui qui est également scénographe. «Dans le dessin comme dans la musique, il faut des silences.» Mathieu ne s’est fixé «qu’une contrainte» pour ce livre. «Nicolas de Crécy (auteur du précédent album coédité par le musée) a montré les œuvres, il fallait que je montre autre chose», explique-t-il. Après trois mois de recherche, il a trouvé. Il va montrer «le reste. Les réserves, les gardiens... Bref, les soutiers du musée». Contrainte posée, il lance l’inspecteur Eudes le «volumeur» (encore un anagramme) dans les profondeurs du musée — «Puisque je voulais montrer l’envers du décor, les sous-sols se sont vite imposés» – pour dresser l’inventaire de tout ce qui se trouve dans les coulisses: copies, moules, reproductions. Comme pour les aventures de son héros Julius Corentin Acquefacques (Kafka à l’envers), Mathieu mêle son récit kafkaïen absurde d’une poésie qui rappelle celle de Fred («Un de mes maîtres»). La réserve de moules à statue ou le responsable de l’encadrement des toiles croisé dans les sous-sols du musée pourraient figurer dans les pages d’une aventure de Philémon. Il joue avec les possibilités du 9e art avec une telle aisance que cette œuvre de commande est un vrai bijou. Emmanuel BARRANGUET (AFP)

Marc-Antoine Mathieu, chercheur en bande dessinée, signe avec Les sous-sols du Révolu une visite en forme de fable du Louvre (anagramme de Révolu) où son inventivité bouscule les cadres de la BD classique.
Le musée coédite le livre et en expose même une moitié des planches dans la mezzanine, sous la pyramide de verre, jusqu’au 8 janvier.
«J’aime bien m’amuser avec le support...