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Actualités - OPINION

Baabda prédit une déroute US… ainsi que l’exil de Hariri et Joumblatt !

C’est une gageure unanime dans le camp prosyrien : le projet américain pour la région va immanquablement capoter face à l’Iran. Lors de sa dernière intervention télévisée, sayyed Hassan Nasrallah en a fait l’augure. Les visiteurs de Baabda se sont alors rappelés que le président Lahoud l’avait précédé sur cette voie, en leur confiant, il y a plus d’un mois, sa certitude que les Américains allaient être défaits comme ils l’avaient été au Vietnam. Il s’est vu objecter que la situation n’est pas du tout la même. Qu’il n’y a plus d’URSS, de superpuissance, pour soutenir les Vietcongs de la contrée. Ce à quoi il a répliqué que l’Iran joue aujourd’hui le rôle ancien de Moscou. Qu’il va triompher. Et qu’alors, les amis locaux des États-Unis seraient laissés à leur sort. Tout comme les suppôts sud-vietnamiens de Washington avaient été abandonnés par leur protecteur, lors de son retrait. M. Lahoud a ajouté qu’il s’attend donc à voir un jour les pôles proaméricains, notamment MM. Saad Hariri et Walid Joumblatt, quitter le pays. Cela lorsque la majorité, qu’il qualifie toujours, à l’instar d’Assad, d’« illusoire », perdrait tout pouvoir, en devenant minoritaire. Dans ses prévisions, M. Lahoud avait estimé que ce changement capital devrait intervenir au cours du présent mois de novembre. Le pari sur une victoire de l’Iran, et partant de la Syrie, stimule les ardeurs de ceux qui défendent les suspects dans l’affaire de l’assassinat du président Rafic Hariri. Et les encourage à redoubler d’efforts pour torpiller le tribunal international. Mais pourquoi ce complexe de supériorité ? Parce que, selon les propos de sayyed Nasrallah, le projet américain ne peut être que voué à l’échec, du moment qu’il vise avant tout à la protection d’Israël. Ce qui mobilise ipso facto contre Washington beaucoup de peuples et de politiques. Qui, de plus, refusent de subir l’hégémonie israélo-américaine, toujours d’après le leader du Hezbollah. Il a ensuite confirmé que « nous soutenons, préparons, appuyons la résistance à l’occupation en Irak. » Pour regretter que certains se noient « entre les opérations militaires visant l’occupant et des actes purement criminels fauchant d’innocentes victimes». Pour annoncer enfin que « les Américains quitteront le Moyen-Orient comme ils avaient quitté le Vietnam. Je conseille donc à tous ceux qui misent sur eux de tirer la leçon de l’exemple du Vietnam mais aussi de l’expérience de l’Armée du Liban-Sud. Car lorsque les Américains auront perdu, ce dont je suis certain, ils les laisseront à leur sort ». Bien évidemment, les équations locales d’actualité sont liées au conflit des axes. Si les prosyriens et leurs alliés obtiennent le tiers ministériel de blocage, ils pourraient freiner ce qu’ils appellent la dérive proaméricaine des majoritaires. En entravant le tribunal international et la concrétisation complète de la 1701. Cela serait un important premier point marqué pour modifier les rapports de force non seulement au Liban, mais également dans la région. L’étape suivante étant l’élection d’un président libanais qui serait favorable au tandem Damas-Téhéran. Ou, à tout le moins, ne serait pas proaméricain. Pour ajouter à ses atouts, le camp prosyrien tente de se rallier des indécis. En faisant valoir qu’il faut faire face au projet américain qui se noie dans le sang en Irak et dans l’anarchie en Palestine. En exposant le Liban à un danger de guerre civile. Cependant, il faut le souligner, la majorité ne reste pas non plus les bras croisés. Elle s’efforce de récupérer des éléments, pour devenir vraiment dominante et s’assurer des deux tiers parlementaires. En mettant en garde ces parties contre un complot visant à rétablir la tutelle politique syrienne. Il convient toutefois de relever que le général Aoun n’entend pas écouter un quelconque chant de sirène. Après, et malgré, la visite que Feltman lui a rendue, il a proclamé, en réponse aux assertions de Washington concernant les visées syro-iraniennes au Liban, qu’il ne compte pas du tout changer de ligne. Dans ces conditions difficiles de compétition, le bloc du président Berry cherche, malgré tout, à rester au milieu et à jouer les conciliateurs. Pour éviter au pays, et à la République, le risque d’un vide institutionnel de pouvoir. Émile KHOURY
C’est une gageure unanime dans le camp prosyrien : le projet américain pour la région va immanquablement capoter face à l’Iran. Lors de sa dernière intervention télévisée, sayyed Hassan Nasrallah en a fait l’augure. Les visiteurs de Baabda se sont alors rappelés que le président Lahoud l’avait précédé sur cette voie, en leur confiant, il y a plus d’un mois, sa certitude que...