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Actualités - OPINION

PORTRAIT Un héros devenu paria

Saddam Hussein a été un champion du panarabisme et le chef tout-puissant de l’Irak avant de devenir un paria. Le culte de la personnalité autour du « grand dirigeant », 69 ans, supposé être une synthèse des légendaires Saladin et Nabuchodonosor, s’est achevé avec sa capture par les envahisseurs américains dans un trou à rat, au nord de Bagdad, le 13 décembre 2003, à l’issue d’une traque de huit mois. C’est le 9 avril 2003, avec l’entrée des troupes américaines à Bagdad, qu’est tombé le régime de celui qui avait promis à ses citoyens de « mourir en Irak et de préserver l’honneur dû au peuple ». Saddam Hussein entre brièvement dans la clandestinité, alors que ses statues sont déboulonnées et ses portraits déchirés, maculés ou brûlés. Ses deux fils Qoussaï et Oudaï, despotes à son image, sont tués trois mois plus tard par les forces américaines. Son épouse et ses filles fuient à l’étranger. Les images humiliantes de sa capture ont fait le tour du monde. Saddam Hussein est détenu dans une prison américaine près de l’aéroport de Bagdad. Né le 28 avril 1937 à Aouja dans la région de Tikrit, au nord de Bagdad, dans une famille paysanne, Saddam Hussein connaît une enfance difficile. Orphelin de père à 9 ans, il est élevé par son oncle qui l’envoie étudier à Bagdad. Il commence à se faire connaître en 1959 en tentant d’assassiner le président Abdel-Karim Kassem, tombeur de la monarchie en 1958. Blessé à la jambe, il fuit à l’étranger pour revenir quatre ans plus tard en Irak. Emprisonné en 1964, il s’évade et reprend l’action clandestine pour le compte du Baas. Saddam Hussein participe en 1968 au coup d’État qui porte ce parti au pouvoir. C’est le début de son ascension jusqu’à devenir l’homme fort du régime présidé par Ahmad Hassan al-Bakr. Secrétaire général adjoint du Baas, il devient en 1969 vice-président du Conseil de commandement de la révolution (CCR, plus haute instance dirigeante), et ne cesse de renforcer son pouvoir. Promu numéro un le 16 juillet 1979, il cumule les postes de chef d’État, secrétaire général du Baas, président du CCR et chef suprême de l’armée. Il ne tolère aucune dissidence, multiplie les purges et envoie ses opposants en exil ou au cimetière. Saddam Hussein, qui a livré de 1980 à 1988 une guerre meurtrière à l’Iran et essuyé une défaite lors de la guerre du Golfe en 1991, maîtrisait l’art de la survie. Même les missiles américains tombés sur l’Irak dans les années 1990 n’affectent pas sa détermination, alors que son peuple ploie sous un régime étouffant de sanctions internationales. Barricadé dans ses immenses palais au confort extravagant, il n’a pas cessé de défier les États-Unis jusqu’au débarquement en Irak des troupes de cette superpuissance en mars 2003 pour mettre fin à son règne de terreur.
Saddam Hussein a été un champion du panarabisme et le chef tout-puissant de l’Irak avant de devenir un paria. Le culte de la personnalité autour du « grand dirigeant », 69 ans, supposé être une synthèse des légendaires Saladin et Nabuchodonosor, s’est achevé avec sa capture par les envahisseurs américains dans un trou à rat, au nord de Bagdad, le 13 décembre 2003, à l’issue...