Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

EXPOSITION - À la galerie Janine Rubeiz, jusqu’au 25 novembre «Les belles endormies» de Jamil Molaeb: tous les contours du nu féminin...

Première exposition de la rentrée à la galerie Janine Rubeiz (Raouché), «Les belles endormies» de Jamil Molaeb offre, jusqu’au 25 novembre, une sorte de rétrospective partielle exclusivement consacrée au nu féminin chez cet artiste. Chez Jamil Molaeb, on connaissait surtout les scènes rurales, foisonnantes de personnages, de couleurs et de vie. Des peintures narrant des noces rustiques, de chaleureuses réunions de villageois, des fêtes de familles heureuses, d’allègres activités quotidiennes sous la lumière du soleil... On connaissait aussi ses étendues azuréennes d’une magnifique sérénité et ses compositions abstraites exaltant la couleur pure. On connaissait un peu moins ses séries de dessins et de gravures de guerre en noir et blanc, ses gravures sur bois colorés, ses sculptures sur pierre ou encore ses mosaïques. On ne connaissait pas vraiment non plus sa prédilection pour les nus féminins. Des nus qui ont pourtant accompagné toutes les périodes et tous les... voyages de l’artiste. Car ce natif de Bayssour (caza de Aley) attaché au terroir, à ses rythmes de vie et à ses traditions, n’est pas pour autant un homme statique. La multiplicité de son œuvre en témoigne. Amateur de voyages et curieux des civilisations – les contemporaines comme celles émergeant du passé – Molaeb a, au gré de ses séjours à New York – où il a passé trois ans dans les années quatre-vingt –, à Damas, à Alger, au Caire, à Louxor, à Bagdad..., puisé matière à inspiration. Une inspiration qu’il traduit, expérimente et peaufine, en premier, au moyen de ses peintures quasi instantanées de nus le plus souvent représentés dans d’anonymes chambres d’hôtel. Un exercice de style «autant esthétique qu’intellectuel» pour Molaeb qui, à travers la reproduction – au début académique puis de plus en plus personnelle – du corps de la femme, affirme y découvrir «l’essence de l’existence humaine» et explorer son «moi le plus profond», indique-t-il dans l’ouvrage qui accompagne l’exposition (voir le cadre ci-dessous). Appel des sens et états d’âme Des nus peints entre 1972 et 2006, au cours des pérégrinations de l’artiste qui commencent, à Beyrouth, au tout début des années soixante-dix lorsque, fraîchement diplômé de l’institut des beaux-arts de l’Université libanaise, Jamil Molaeb mixe dans ses grandes huiles sur toiles les patchworks de couleurs psychédéliques en vogue à l’époque et les contours du corps féminin en position étendue. Puis, au milieu des années quatre-vingt, ce sont les postures des modèles dans les ateliers de Brooklyn que l’artiste – qui poursuit sa formation à la Pratt Institut – s’applique à reproduire dans des déclinaisons de couleurs tantôt purement «molaebiennes», c’est-à-dire lumineuses, joyeuses, optimistes et ensoleillées, tantôt «new-yorkaises», ou dominées par une palette de gris et noir. Au fil des années, des voyages, des expériences et des humeurs de l’artiste, ses belles «alanguies» plutôt qu’endormies acquièrent une liberté de pose, une maîtrise de l’espace environnant, une présence plus marquée, des postures plus expressives, plus évocatrices d’attente (dans une chambre d’hôtel à Damas près d’un téléphone orange), d’appel des sens, de provocation, d’extraversion, mais également de rêverie (une belle gouache aux couleurs ouatées), d’évasion (une odalisque sur fond de fenêtre), d’anxiété (le corps recroquevillé émergeant d’un fond sombre), de solitude ou de tristesse. Si pour Jamil Molaeb «l’art est l’expression la plus proche de la vérité», le nu est sans doute l’expression la plus proche de «sa» vérité. Celle de ses sentiments, ses humeurs, ses émotions qu’il dévoile avec son habituelle spontanéité dans la quarantaine de gouaches sur papier et les quelques grandes huiles sur toiles au moyen de ses «nus-miroirs». Zéna ZALZAL

Première exposition de la rentrée à la galerie Janine Rubeiz (Raouché), «Les belles endormies» de Jamil Molaeb offre, jusqu’au 25 novembre, une sorte de rétrospective partielle exclusivement consacrée au nu féminin chez cet artiste.

Chez Jamil Molaeb, on connaissait surtout les scènes rurales, foisonnantes de personnages, de couleurs et de vie. Des peintures narrant...