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PRIX LITTÉRAIRES Le Femina à Nancy Huston pour ses « Lignes de faille » et le Médicis à Sorj Chalandon pour « Une promesse »

C’est à l’hôtel « Crillon » et quasi simultanément qu’ont été décernés, hier, deux grands prix littéraires parisiens : le Médicis qui récompense l’œuvre d’un jeune auteur faisant preuve d’un ton et d’un style nouveaux, et le bien-nommé Femina dont les membres du jury sont exclusivement féminins. Le prix Médicis 2006 du roman a été attribué à Sorj Chalandon, pour Une promesse, et le Femina à la Franco-Canadienne Nancy Huston pour Lignes de faille, à l’issue d’une réunion agitée du jury de ce prix et marquée par l’exclusion de Madeleine Chapsal pour des écrits jugés « diffamatoires ». Après l’Américain Jonathan Littell, récompensé jeudi dernier par le Grand prix du roman de l’Académie française, Nancy Huston est le deuxième écrivain originaire d’Amérique du Nord lauréat cet automne d’un grand prix littéraire français. En course pour les trois derniers grands prix de l’automne, Littell part plus que jamais favori pour le Goncourt, qui sera décerné le 6 novembre. Le Médicis étranger est allé à l’écrivain roumain Norman Manea, pour Le retour du hooligan : une vie (Seuil) et le Femina étranger à l’Irlandaise Nuala O’Faolain pour L’histoire de Chicago May (éditions Sabine Wespieser). Les « diffamations » de Madeleine Chapsal La consécration de Nancy Huston – 8 voix sur 12, au 4e tour de scrutin – a été court-circuitée par l’agitation autour du jury Femina, qui a exclu la romancière Madeleine Chapsal, coupable d’avoir rapporté dans son Journal d’hier et d’aujourd’hui (Fayard) les conditions de l’attribution du prix 2005 et évoqué les rapports supposés entre certains éditeurs et membres du jury. Des écrits jugés « diffamatoires » par la majorité des dames du Femina, qui lui ont proposé de démissionner, avant de l’exclure. « Par solidarité », Régine Deforges a aussitôt annoncé sa démission du jury Femina. Dans Lignes de faille (Actes Sud), Nancy Huston remonte un demi-siècle d’histoire, par un audacieux travail de construction, à travers le regard de quatre enfants de six ans de quatre générations successives d’une même famille. Un texte « fataliste », à travers lequel Nancy Huston montre comment certains vivent des choses terribles et réussissent à s’en sortir, alors que d’autres ont une enfance protégée et deviennent médiocres. « Vingt-cinq ans après ma première sélection pour le Femina, j’ai vraiment le Femina, c’est merveilleux. On n’écrit pas pour avoir des prix, ça vient en plus, c’est un cadeau, un espoir de plus de lecteurs », a déclaré l’écrivain d’origine canadienne, établie à Paris depuis plus de vingt ans. Diplômée de littérature médiévale, Nuala O’Faolain, après des débuts à la télévision, a été journaliste et chroniqueuse à l’Irish Times. Elle vit aujourd’hui aux États-Unis, où elle se consacre à la littérature. Dans L’histoire de Chicago May, Nuala O’Faolain fait revivre une Irlandaise révoltée par la condition des femmes de son temps, devenue au début du XXe siècle une figure du banditisme américain. « Écouter le petit bruit de la vie » Sorj Chalandon, 54 ans, grand reporter à Libération, a obtenu le Médicis au 1er tour, par 5 voix sur 9. Il raconte dans Une promesse (Grasset) l’histoire de sept enfants tenus par un serment pour déjouer le plus grand des périls. « Ce prix ne m’apportera rien d’autre que la certitude que d’autres gens vont pousser la porte, aller dans cette maison de bourg et écouter le petit bruit de la vie », a-t-il souligné après l’attribution du prix. Avec Norman Manea, le prix Médicis étranger 2006 récompense un grand écrivain roumain contraint à l’exil par le pouvoir communiste. À 70 ans, Manea livre dans Le retour du hooligan le récit autobiographique d’une vie de persécution : de sa déportation durant la Seconde Guerre mondiale, à son récent retour en Roumanie, libérée de la dictature, mais pas du racisme et de la corruption. Un périple durant lequel sa langue maternelle devient l’ultime refuge d’un homme exclu par les régimes totalitaires, étranger dans son propre pays comme dans son pays d’adoption. Le Médicis de l’essai a été attribué au philosophe Jean-Bertrand Pontalis, 82 ans, pour Frère du précédent (Gallimard), qui retrace la chronique d’une vie manquée, celle de son frère aîné. Enfin, Claude Arnaud a reçu le Femina de l’essai pour Qui dit je en nous ? (Grasset), sur « la dislocation du moi ». La quinzaine des prix littéraires se poursuivra le 6 novembre, avec l’attribution du Goncourt et du Renaudot.
C’est à l’hôtel « Crillon » et quasi simultanément qu’ont été décernés, hier, deux grands prix littéraires parisiens : le Médicis qui récompense l’œuvre d’un jeune auteur faisant preuve d’un ton et d’un style nouveaux, et le bien-nommé Femina dont les membres du jury sont exclusivement féminins.
Le prix Médicis 2006 du roman a été attribué à Sorj...