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Actualités - REPORTAGE

REPORTAGE La recette des hippies en Israël : fumer des joints pour faire la paix

Quelques effluves de cannabis ont flotté cette semaine sur l’Université hébraïque de Jérusalem qui vient d’accueillir une extravagante « conférence » israélo-arabe sur une possible convergence entre paix et drogue. « La seule fois où j’ai pu mener une conversation d’égal à égal (avec des Arabes), il y avait un bang (NDLR : pipe à eau remplie de marijuana) sur la table. Nous avons parlé de ce que nous ressentions en fumant », raconte Lola Vilenkin, 26 ans. Comme d’autres fumeurs de cannabis, cette jeune Russe est convaincue que la petite feuille verte peut faire des miracles au Proche-Orient, notamment en libérant les esprits et ainsi relancer le dialogue au point mort entre Israël et ses voisins arabes. « Ni la légalisation du cannabis ni la paix au Moyen-Orient ne sont impossibles », soutient Lola, qui a participé à la rencontre. Le public était disparate. Des retraités chevelus, semblant sortir tout droit des années 1970, de jeunes cadres bien habillés, des étudiants ébouriffés, un ancien plongeur professionnel aux allures de « Hells Angels », se sont côtoyés dans ce temple du savoir israélien qui a donné plusieurs prix Nobel, notamment l’an dernier, en économie. Tous étaient venus prendre part à cette journée sponsorisée par le « Prince du cannabis », le Canadien Marc Emery, qui milite pour une libéralisation de la consommation et de la vente de cette drogue dite « douce ». Emery, fondateur de cette chaîne de télévision qui diffuse ses programmes sur Internet, est sous le coup d’une menace d’extradition vers les États-Unis, où il risque une peine de prison ferme pour trafic de drogue et blanchiment de fonds issus de la vente de cannabis. Fortement représenté dans cette conférence, le parti israélien de la Feuille verte s’est présenté sans succès aux trois dernières élections générales. Sa plate-forme milite en bloc pour la légalisation du cannabis, la protection de l’environnement et la paix au Proche-Orient. Le président de cette formation, Boaz Wachtel, qui a étudié aux États-Unis, s’est lui aussi dit convaincu de l’existence d’une possible relation de cause à effet entre la consommation libre de cannabis en Israël et la paix régionale. « Le commerce illégal de la drogue au Moyen-Orient nourrit les activités terroristes des mouvements islamistes radicaux grâce à des revenus financiers infinis », a-t-il estimé. Les organisateurs admettent avoir eu du mal à trouver un Arabe qui accepterait de dire tout haut qu’il fume du cannabis. Trois intervenants arabes israéliens se sont désistés. Mais Shirin Yassin, une productrice de radio palestinienne de Jérusalem-Est, appelée à la rescousse en dernière minute pour maintenir l’illusion d’une certaine solidarité, a accepté l’invitation. « On peut faire la paix avec n’importe qui, mais je pense que la drogue n’est pas le bon chemin pour la réaliser », a-t-elle cependant confié en aparté. Jennie MATTHEW (AFP)

Quelques effluves de cannabis ont flotté cette semaine sur l’Université hébraïque de Jérusalem qui vient d’accueillir une extravagante « conférence » israélo-arabe sur une possible convergence entre paix et drogue.
« La seule fois où j’ai pu mener une conversation d’égal à égal (avec des Arabes), il y avait un bang (NDLR : pipe à eau remplie de marijuana) sur...