Les agressions de deux gynécologues de patientes musulmanes par leurs maris, dénoncées...
Actualités
Religion - Agressions de gynécologues, retrait de badges à des personnels musulmans à l’aéroport de Roissy La peur de l’intégrisme islamique rebondit en France
le 23 octobre 2006 à 00h00
Après l’agression de deux gynécologues de patientes musulmanes par leurs maris, la peur de l’intégrisme islamique rebondit en France, à six mois de l’élection présidentielle, avec le retrait de badges à des personnels musulmans de l’aéroport parisien de Roissy pour des raisons de sécurité.
Les agressions de deux gynécologues de patientes musulmanes par leurs maris, dénoncées comme une manifestation de « l’intégrisme musulman », ont suscité des réactions indignées en France, mais la direction des hôpitaux parisiens s’est refusée à confirmer samedi l’existence d’un motif religieux au dernier incident. Le ministre de la Santé Xavier Bertrand avait exprimé vendredi son « indignation » après l’agression, en septembre, d’un gynécologue par le mari d’une patiente, dénoncée par le Collège des gynécologues et obstétriciens français (CNGOF) comme une manifestation de « l’intégrisme musulman ». « Au vu des informations dont nous disposons, nous ne pouvons pas encore affirmer s’il s’agit d’une agression liée à des motivations religieuses ou culturelles », a d’ailleurs reconnu M. Bertrand, tout en réaffirmant que « l’hôpital doit rester un lieu absolument neutre religieusement et idéologiquement ». L’incident s’est produit dans la nuit du 8 au 9 septembre lorsqu’un gynécologue-obstétricien de garde aux urgences de la maternité d’un hôpital parisien a pris en charge une femme enceinte et s’est fait « agresser par son mari qui ne souhaitait pas qu’il ausculte sa femme », selon l’AP-HP. La deuxième agression, révélée par le CNGOF, remonte à 2003 et a eu lieu en banlieue parisienne. Selon le CNGOF, les deux gynécologues-obstétriciens « ont été agressés physiquement et blessés par les maris de patientes, au motif qu’en tant que médecins hommes, ils ne devaient pas examiner leurs femmes ».
« Paranoïa » à Roissy
Par ailleurs, la peur de l’intégrisme islamique qui rebondit en France est d’autant plus évidente sur le plan sécuritaire avec le retrait de badges à des personnels musulmans de l’aéroport parisien de Roissy pour des raisons de sûreté, justifié par le favori de la droite Nicolas Sarkozy. Des employés de l’aéroport ont dénoncé une « paranoïa » ambiante, et un syndicat a porté plainte pour discrimination à la suite du retrait à des personnels musulmans de badges qui permettent d’accéder à la « zone réservée » se trouvant aux abords des pistes. Le ministre de l’Intérieur et des Cultes, Nicolas Sarkozy, candidat probable à la présidence au printemps 2007, a affirmé samedi qu’il ne pouvait « pas accepter que des gens qui ont une pratique radicale travaillent sur une plate-forme aéroportuaire ». « Des gens qui ont accès aux pistes de décollage et d’atterrissage, notre devoir, c’est de veiller à ce qu’ils n’aient ni de près ni de loin de liens avec des organisations radicales », a-t-il insisté. S’ils se croient « victimes de discriminations, qu’ils fassent valoir leurs droits devant les tribunaux », a lancé M. Sarkozy. Selon le sous-préfet de Roissy, Jacques Lebrot, quelques dizaines de personnes, dont une « majorité de musulmans », se sont vu retirer leur habilitation à travailler en zone sous douane parce qu’elles constituent « une vulnérabilité pour la sûreté de l’aéroport », selon l’Unité centrale de lutte antiterroriste (Uclat). Un employé musulman, qui préfère rester anonyme, a été reçu à la sous-préfecture de Roissy avant le retrait de son badge début octobre. « On m’a demandé si je faisais la prière, si j’avais fait un pèlerinage à La Mecque. Oui, je suis allé à La Mecque avec ma femme, et alors ? » dit-il. « Le fait d’être musulman pratiquant n’est absolument pas un critère » pris en compte pour lever l’habilitation à travailler en zone réservée, a affirmé le sous-préfet de Roissy à l’AFP.
Après l’agression de deux gynécologues de patientes musulmanes par leurs maris, la peur de l’intégrisme islamique rebondit en France, à six mois de l’élection présidentielle, avec le retrait de badges à des personnels musulmans de l’aéroport parisien de Roissy pour des raisons de sécurité.
Les agressions de deux gynécologues de patientes musulmanes par leurs maris, dénoncées...
Les agressions de deux gynécologues de patientes musulmanes par leurs maris, dénoncées...
Les plus commentés
La mer qu’il voit danser
Migrants syriens, don de l'UE : le Parlement émet une série de recommandations
Séance parlementaire : beaucoup de bruit pour (presque) rien