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Actualités - CHRONOLOGIE

ÉTATS-UNIS L’économie et les élections plaident pour un statu quo de la Fed

Prise entre une faible visibilité économique et l’approche des élections américaines, la Réserve fédérale (Fed) aura toutes les raisons de laisser ses taux inchangés mercredi lors de sa prochaine réunion. Le comité de politique monétaire (FOMC) de la Banque centrale tient une réunion sur deux jours demain et mercredi pour réexaminer le niveau de son principal taux directeur, actuellement fixé à 5,25 % « Ils ne vont rien faire et il n’y aucune raison qu’ils fassent quoi que ce soit, sinon de garder une attitude attentiste », résume Nigel Gault, chef économiste pour les États-Unis de Global Insight. La Fed avait déjà gardé le statu quo lors de ses deux précédentes réunions en août et septembre en faisant valoir les forces contradictoires s’exerçant sur l’économie. « L’économie continue de ralentir, mais il est difficile de savoir si c’est net ou non, donc il n’y a pas d’urgence à baisser les taux. L’inflation reste trop élevée, mais il n’y a aucune raison d’augmenter les taux maintenant parce qu’on peut toujours attendre de voir si elle baisse avec le ralentissement économique », ajoute M. Gault. Dans cette équation aux variables divergentes, le retournement du secteur immobilier résidentiel est toujours une grande inconnue. « La Fed ne sait pas précisément quel sera l’impact de la correction », soulignent les analystes de Lehman Brothers dans une note de conjoncture. Les derniers indicateurs disponibles ont reflété cette ambivalence de l’économie. Les mises en chantier de logement par exemple ont bondi, mais cela s’est accompagné d’une chute des permis de construire. L’inflation a beaucoup baissé avec la décrue des cours du pétrole, mais les prix à la consommation de base (hors alimentation et énergie) ont connu leur plus forte progression annuelle en dix ans le mois dernier (+2,9 %). Dans l’ensemble, les risques semblent se résorber pour l’économie américaine, jugent les analystes, et les incertitudes pourraient traduire en fait un atterrissage en douceur conforme au scénario de la Banque centrale, où le ralentissement de la croissance réussit à juguler l’inflation. La Banque centrale avait fait part de son optimisme dans son dernier Livre beige. « La plupart des régions ont fait état d’une croissance plus forte des dépenses de consommation », y soulignait-elle, en faisant état d’une progression « faible » des salaires. L’approche des élections parlementaires le 7 novembre ne plaide pas non plus pour un électrochoc monétaire. « La Fed a la chance que les facteurs économiques plaident pour le statu quo. Si les indicateurs économiques incitaient à la hausse des taux, cela rendrait les choses un peu compliquées pour elle à l’approche des élections », estime M. Gault. Dans ce contexte, les économistes renvoient au printemps prochain, au plus tôt, une évolution des taux directeurs. « La prochaine décision sera une baisse des taux, mais je ne pense pas que cela aura lieu avant le milieu de l’année prochaine », estime Stephen Gallagher, de la Société Générale. Selon lui, la seule surprise qui pourrait vraiment ressortir de cette réunion serait une actualisation des prévisions biannuelles de la Fed. « Je ne sais pas s’ils sont prêts à commencer dès maintenant, mais ils vont sans doute commencer bientôt à actualiser leurs prévisions de croissance, d’inflation et de chômage après leurs réunions de deux jours », prédit-il. Le nouveau président de la Fed, Ben Bernanke, a décidé d’augmenter la fréquence des réunions sur deux jours depuis son arrivée en février.
Prise entre une faible visibilité économique et l’approche des élections américaines, la Réserve fédérale (Fed) aura toutes les raisons de laisser ses taux inchangés mercredi lors de sa prochaine réunion.
Le comité de politique monétaire (FOMC) de la Banque centrale tient une réunion sur deux jours demain et mercredi pour réexaminer le niveau de son principal taux directeur,...