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Actualités - CHRONOLOGIE

ENVIRONNEMENT - Conférence de presse sur la dégradation écologique après la guerre Pas d’uranium appauvri dans l’air, confirme le CNRS

L’uranium appauvri, les critères de préservation de la sécurité publique dans la reconstruction, la pollution de l’air dans la banlieue sud, la marée noire : c’est sur tous ces sujets que le Conseil national de la recherche scientifique (CNRS) a dressé un bilan de son action depuis la guerre israélienne destructrice contre le Liban en été ainsi que les perspectives des études à venir. C’était durant une conférence de presse qui s’est tenue au siège du CNRS, en présence du ministre de l’Agriculture Talal Sahili, du directeur général du ministère de l’Environnement Berge Hatjian, représentant le ministre Yaacoub Sarraf, du président de la commission parlementaire des Travaux publics et de l’Énergie, Mohammad Kabbani, ainsi que des président et secrétaire général du CNRS, Georges Tohmé et Mouïn Hamzé. Cinquante emplacements bombardés ont été testés par le CNRS sans que des taux alarmants d’uranium appauvri – dont on craignait qu’il ait été largué avec les bombes – aient été trouvés. Cette confirmation de précédentes annonces a été faite hier par M. Hamzé, qui a précisé également qu’un accord a été conclu entre le CNRS et le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE), ainsi qu’avec l’Agence internationale de l’énergie atomique, pour la réalisation d’analyses à long terme sur la poussière récoltée dans tous ces endroits, durant un an au moins. M. Hamzé a également abordé le sujet du respect des critères de sécurité qui a été étudié par le CNRS en coopération avec des professeurs universitaires. La recommandation principale est que cette reconstruction suive les critères antisismiques, puisque les experts ont constaté que la destruction dans la banlieue sud de Beyrouth était équivalente à celle qu’aurait causée un séisme de 6 degrés sur l’échelle de Richter. Le CNRS a donc appelé les organisations civiles, les administrations publiques et l’ordre des ingénieurs à rester attachés à l’application des critères modernes de sécurité publique. À ce sujet, M. Kabbani a assuré que le Parlement veillait à ce que les critères soient respectés dans la reconstruction, soulignant que des mesures ont été adoptées pour empêcher la propagation de la poussière lors du transport de remblais. Le troisième sujet de grande importance traité par le CNRS après la guerre a été celui des mesures de la pollution de l’air, notamment dans la banlieue sud. La tâche a été compliquée par le manque de laboratoires mobiles, a souligné M. Hamzé, ce que le conseil a tenté de pallier en collaborant avec des experts de l’AUB et de l’USJ dans le cadre d’un projet qui devrait donner les premiers résultats dans environ deux mois. Enfin, le sujet de la marée noire ne pouvait qu’être omniprésent au cours de la conférence de presse. M. Hamzé a annoncé qu’une délégation française allait inspecter, avec le CNRS, des profondeurs marines non encore atteintes dans les études effectuées jusque-là, et ce, pour y déceler d’éventuelles traces de pollution. Par ailleurs, il a révélé que les analyses faites sur les poissons pêchés sur la côte libanaise ont montré jusque-là que ceux-ci n’étaient pollués ni par des métaux lourds ni par des résidus pétroliers. Cela a été confirmé par le ministre de l’Agriculture, qui a souligné que les analyses s’inscriront dans la durée. La polémique sur Bahr Loubnane Cette conférence de presse a été l’occasion inattendue d’un rebondissement de la polémique autour de la mission accordée à l’ONG Bahr Loubnane pour le nettoyage de la côte. C’était en réponse à la question d’un journaliste que M. Hatjian a précisé que l’association Bahr Loubnane n’a pas soumis au ministère de l’Environnement de documents précis sur l’aide financière et logistique dont elle a bénéficié. Ce à quoi le représentant de l’ONG, Mohammad Sariji, a répondu en détaillant l’action de l’association dans le nettoyage du fond de mer à Jiyeh, soulignant que le don de l’association n’avait pas de limites, d’où le fait qu’un montant n’avait pas été fixé. Ce à quoi le directeur général a de nouveau répondu en soulignant que les autres aides avaient fait l’objet de documents écrits et que le ministère n’était par conséquent pas habilité à répondre aux questions portant sur ce sujet. Par ailleurs, M. Hatjian avait parlé des estimations du coût du nettoyage de la marée noire, qui devrait être de 150 millions de dollars, un chiffre « avalisé par la communauté internationale ». Également en réponse à une question sur l’apparent chaos qui règne dans le traitement des conséquences de la marée noire, il a assuré qu’il n’y avait pas d’empiètement dans le travail effectué par les différents partenaires du ministère, en d’autres termes le PNUE, le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) et la Banque mondiale (BM). Il a révélé que le PNUD, en collaboration avec le ministère, préparait une étude sur la dégradation environnementale, que le PNUE devait également en profiter pour aider dans son action au nettoyage et que la BM devrait faire une estimation du coût de cette dégradation dans une autre étude. S. B.

L’uranium appauvri, les critères de préservation de la sécurité publique dans la reconstruction, la pollution de l’air dans la banlieue sud, la marée noire : c’est sur tous ces sujets que le Conseil national de la recherche scientifique (CNRS) a dressé un bilan de son action depuis la guerre israélienne destructrice contre le Liban en été ainsi que les perspectives des études à...