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Soudan - Khartoum toujours sous pression pour accepter une force de l’ONU dans le Darfour Accord de paix entre le gouvernement et les rebelles du Front de l’Est à Asmara

Khartoum et les rebelles du Front de l’Est ont signé samedi en début de soirée à Asmara un accord de paix, négocié avec l’aide de l’Érythrée et censé mettre fin à un conflit de douze ans. La signature à laquelle le Soudan et l’Érythrée ont donné de l’éclat est intervenue au moment où Khartoum se trouve sous pression, notamment des États-Unis, pour accepter une force de l’ONU, à la place de celle africaine de l’UA, dans le Darfour, région occidentale troublée du pays africain le plus vaste. L’accord sur le partage du pouvoir, celui des ressources et des arrangements sécuritaires, a été signé par Mostafa Osmane Ismaïl, négociateur de Khartoum, et le chef du Front de l’Est, Moussa Mohammad Ahmad. La cérémonie, qui a eu lieu dans le palais présidentiel à Asmara, a été entrecoupée par un iftar, le repas de rupture du jeûne du ramadan. Avant la signature, le président érythréen Issaias Afeworki a souhaité la réussite de l’accord qui a été paraphé devant de nombreuses délégations et du secrétaire général de la Ligue arabe Amr Moussa. Dans son adresse, le chef du front, Moussa Mohammad Ahmad, a qualifié l’accord d’historique, estimant qu’il « tourne définitivement la page d’un conflit et ouvre la voie au développement de l’Est ». Le texte prévoit entre autres, selon les médias soudanais, d’associer les chefs du front à la gestion des affaires du pays et un fonds de 600 millions de dollars sur cinq ans pour développer la région où se trouve Port-Soudan, le principal débouché du pays sur la mer et qui est traversée par deux oléoducs servant à exporter le pétrole. Tout en donnant l’accord comme un exemple de « la solution d’un problème africain par les Africains et sans tutelle étrangère », le président Omar el-Béchir a réitéré son refus d’une force de l’ONU au Darfour. M. Ismaïl, également conseiller présidentiel, a fait état à l’occasion de la poursuite des efforts pour convaincre des groupes du Darfour à se joindre à l’accord de paix dans cette région. La signature de l’accord de l’Est a coïncidé avec la visite au Soudan de l’émissaire américain Andrew Natsios, qui cherche, selon le département d’État, à convaincre le Soudan d’accepter une force de l’ONU au Darfour. Le Soudan a exprimé son irritation du renouvellement et du renforcement des sanctions américaines décidées au début de la visite de M. Natsios. Le décret signé par M. Bush maintient notamment le blocage de tous les avoirs du gouvernement soudanais aux États-Unis, imposé le 3 novembre 1997 par le président Bill Clinton. Il invoque « les politiques et les actions du gouvernement du Soudan, qui violent les droits de l’homme, en particulier (...) au Darfour ». Il ajoute aux mesures de 1997 l’interdiction faite à tout Américain d’effectuer une transaction en lien avec les industries pétrolières et pétrochimiques au Soudan, y compris les services relatifs aux champs de pétrole, les gazoducs et les oléoducs. Le Conseil de sécurité de l’ONU avait décidé fin août d’envoyer une force des Nations unies d’environ 17 000 soldats et 3 000 policiers au Darfour pour prendre la relève de l’actuelle Mission de l’Union africaine (AMIS), composée de 7 200 hommes, mal équipée et sous-financée.
Khartoum et les rebelles du Front de l’Est ont signé samedi en début de soirée à Asmara un accord de paix, négocié avec l’aide de l’Érythrée et censé mettre fin à un conflit de douze ans. La signature à laquelle le Soudan et l’Érythrée ont donné de l’éclat est intervenue au moment où Khartoum se trouve sous pression, notamment des États-Unis, pour accepter une force de...