Changes et Bourses La Bourse de Beyrouth toujours victime des incertitudes politiques

La Bourse de Beyrouth a terminé quasi à l’équilibre la séance d’hier dans un marché sans relief, des hausses sur les actions de la Byblos Bank ayant été contre-balancées par le recul d’autres valeurs bancaires, de Solidere et des cimenteries. Des informations de presse faisant état de démarches pour relancer le dialogue national, suspendu à la veille de la guerre entre Israël et le Hezbollah, n’ont pas pour autant rassuré la communauté financière, ont estimé des courtiers pour expliquer ce développement alors que les résultats de la visite du chef du Législatif en Arabie saoudite se font toujours attendre. Et d’ajouter que l’optimisme ne serait de rigueur que si ces informations se concrétisaient sur le terrain, mais cela ne semble pas être le cas jusqu’à maintenant, selon eux. Dans ce contexte, les opérateurs ont été frappés encore une fois d’indécision, préférant rester sur la défensive. De ce fait, les actions B de Solidere ont continué leur marche arrière (-0,11 %), pendant que celles de la catégorie A se maintenaient à 17,50 $. Il en est de même des certificats GDR de la Bank Audi qui ont perdu 0,3 %, contrairement à ceux de la BLOM Bank, qui se sont stabilisés à 70,50 $, dans le compartiment des bancaires où les actions ordinaires et prioritaires de la Byblos Bank gagnaient respectivement 1,63 % et 0,53 %. De son côté, le cimentier Holcim s’est orienté aussi à la baisse, reperdant 2,7 %. En conséquence, l’indice BLOM des valeurs libanaises a cédé seulement 1,69 point ou 0,13 % à 1 306,50 points dans des volumes relativement légers. Ceux-ci ont porté hier sur 518 644 titres d’une valeur de 2 662 972 $, dont 50 396 actions A et B de Solidere d’une valeur de 881 554 $, contre 353 695 titres d’une valeur de 6 112 817 $, dont 128 746 actions A et B de Solidere d’une valeur de 2 255 615 $, la veille. Sur le marché libanais des changes, l’offre et la demande du dollar se sont contractées hier, le faisant négocier toute la journée entre 1 512,25 et 1 512,75 LL dans des opérations interbancaires très minces, ont indiqué les cambistes. Évolution contrastée des Bourses étrangères Les Bourses européennes sont parvenues hier à effacer leurs pertes de la matinée pour terminer en hausse, le récent reflux des prix pétroliers et les rumeurs de fusions-acquisitions ainsi que les bons résultats d’Ericsson constituant d’importants facteurs de soutien au marché. À cet égard, les opérateurs ont évoqué les possibilités d’acquisition de Vivendi, de Repsol, de Société Générale et de Deutsche Telekom par d’autres groupes pour procéder à des achats d’actions dans les secteurs bancaires, technologiques et de télécoms. À la Bourse de New York, les opérateurs se sont montrés moins unanimes à la hausse, les premiers résultats de la saison, ceux du groupe Alcoa, ayant suscité l’inquiétude du marché en s’avérant inférieurs aux attentes. Les craintes d’une poursuite de la politique de resserrement monétaire aux États-Unis, après la publication hier des minutes de la dernière réunion de la Fed, ont également pesé sur la tendance. Le dollar toujours soutenu contre l’euro Dans ce contexte, le dollar ne tardait pas à être soutenu face à l’euro par les perspectives de hausse de son loyer ainsi que par les nombreux signes d’un atterrissage en douceur de l’économie américaine l’an prochain. La nette réduction du déficit budgétaire fédéral en 2006 (248 milliards $ contre 319 milliards $ en 2005) a également réconforté les investisseurs. Certains analystes ont cité aussi la qualité de monnaie-refuge, prisée dans un contexte de tensions internationales sur fond de l’essai nucléaire nord-coréen, pour expliquer la fermeté du dollar. Élie KAHWAGI