Pétition pour préserver le caractère traditionnel de Gemmayzé

Une pétition pour la préservation du caractère traditionnel du quartier de Gemmayzé et contre la construction de dix tours dans la rue circule actuellement en ville. Elle a été signée par des habitants, des propriétaires de maisons ou de restaurants, des défenseurs du patrimoine, des architectes, des intellectuels... Le texte rappelle que la Direction générale de l’urbanisme (DGU) a décidé, le 13 septembre, d’appliquer une nouvelle réglementation afin de protéger le quartier menacé par la construction de tours. Mais, à la surprise générale, ces projets de tours vont justement être exemptés du règlement qui avait été créé afin justement d’empêcher leur construction... Le texte de la pétition souligne que l’édification de ces bâtiments constituerait, de plus, une injustice à l’égard des propriétaires de maisons à caractère historique, qui sont privés depuis bientôt dix ans du droit de développer leurs parcelles. Au Premier ministre et au ministre des Travaux publics, le texte s’adresse pour mettre en valeur cette injustice, et pour indiquer que le privilège accordé aux propriétaires de ces tours leur a été arraché sous de faux prétextes, puisque la nouvelle réglementation n’empêche pas l’exploitation de ces parcelles, et laisse inchangé le coefficient d’exploitation actuel. Ainsi, les signataires de la pétition demandent aux responsables d’appliquer d’urgence et de manière équitable la réglementation, sans tenir compte des pressions. L’urgence est due au fait que les demandes de permis seront transmises par la DGU à la municipalité de Beyrouth incessamment. Les principaux signataires de la pétition sont des ONG (« National Foundation for Heritage », Apsad et Omran), l’Association des habitants de Gemmayzé, le député Ghassan Moukheiber, le représentant du Liban pour la patrimoine à l’Unesco Jade Tabet, l’ancien directeur de la DGU Mohammad Fawaz, les anciens présidents de l’ordre des architectes Assem Salam et Amine Bizri, des professeurs d’architecture à l’AUB, à l’ALBA et à l’Université libanaise, les familles propriétaires des bâtiments historiques, les propriétaires de restaurants et de pubs, etc.