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Voiles en série dans les feuilletons télévisés en Égypte

De jeunes stars et des actrices « repenties » égyptiennes ont revêtu le voile dans les séries diffusées pendant le mois sacré musulman du ramadan, sauf sur les chaînes nationales, au grand dam des islamistes. Regardés avec passion après le repas de rupture de jeûne, l’iftar, ces feuilletons offrent une palette de romances et de drames sociaux, sur une toile de fond politique et désormais de morale piétiste. Sur les cinquante séries produites par l’Égypte, leader menacé par la Syrie sur le marché des télévisions arabes hertziennes et satellitaires, une dizaine sont désormais clairement estampillées « religieusement correctes ». Pour le critique Yasser Moucher, d’al-Ahram hebdo, la grille des feuilletons est « marquée par le come-back de comédiennes voilées », essayant de reconquérir leur popularité dans des drames « respectables et engagés ». Six mois après s’être voilée et avoir appelé à l’« iranisation » du cinéma égyptien, la star Hanane Turk est apparue avec le hijab dans la série Enfants de la rue qui témoigne du sort des enfants abandonnés du Caire. Onze ans après avoir créé la surprise en annonçant, en même temps qu’elle se voilait, son départ des studios, Souheir al-Babli en a repris le chemin, voilée, pour tourner le rôle vedette du feuilleton Le cœur de Habiba. « Avant, je rêvais de finir ma vie sur scène ; aujourd’hui ; j’aimerais la terminer prosternée devant Dieu », dit Souheir al-Babli, qui n’hésitait pas sur les planches à se glisser dans les personnages de femmes perdues ou criminelles. Ce sont aussi Souheir Ramzi, Abir Sabri ou Mona Abdel-Ghani qui donnent, toutes voilées, dans ce genre moral en phase avec l’islamisation de la société et la grande vogue des prédicateurs islamistes « new look », comme Amr Khaled. « Quelque 70 % des Égyptiennes sont voilées, et je suis sûre que les femmes adoreraient me voir jouer », affirme Abir Sabry, une autre star récemment adepte du hijab, qui reste en attente d’un « bon rôle en accord avec l’islam ». Un député du mouvement des Frères musulmans, Ibrahim Zakariya Younès, a interpellé le Premier ministre Ahmad Nazif ainsi que le ministre de l’Information Anas el-Féki pour se plaindre de l’absence de ces séries dans la grille des chaînes publiques égyptiennes. Pour le critique Tarek Cherraoui, « la bonne réponse est que la commission de sélection les a écartées en raison de leur faible niveau artistique », en plus du fait qu’elles se bornent à « faire de la morale sur écran ». Mais il considère inévitable que les séries télévisées comportent de plus en plus de femmes voilées, comme « un reflet de la réalité sociale » de l’Égypte contemporaine.
De jeunes stars et des actrices « repenties » égyptiennes ont revêtu le voile dans les séries diffusées pendant le mois sacré musulman du ramadan, sauf sur les chaînes nationales, au grand dam des islamistes.
Regardés avec passion après le repas de rupture de jeûne, l’iftar, ces feuilletons offrent une palette de romances et de drames sociaux, sur une toile de fond...