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SOMMET Les efforts sino-japonais de réconciliation sont bons pour les affaires

Le sommet d’hier entre la Chine et le Japon devrait rassurer les communautés d’affaires des deux pays, inquiètes de la dégradation des relations qui a affecté ces dernières années les échanges économiques entre les deux géants économiques d’Asie. La visite officielle du nouveau Premier ministre japonais Shinzo Abe à Pékin, au cours de laquelle Tokyo et le régime chinois ont décidé d’enterrer la hache de guerre, est la première d’un chef du gouvernement nippon depuis cinq ans en Chine. La Chine est le premier partenaire commercial du Japon, les échanges entre les deux pays ayant atteint 188,4 milliards de dollars en 2005, selon les statistiques japonaises. Le Japon était aussi le premier partenaire commercial de la Chine jusqu’en 2003, et ce pour onze années consécutives, mais a, depuis, glissé à la troisième place derrière l’Union européenne et les États-Unis. Si aucun analyste n’attribue cette régression aux seules tensions politiques entre Pékin et Tokyo, nombreux sont ceux qui reconnaissent que le climat n’a guère favorisé le développement des relations économiques. « Je pense que les problèmes politiques ont pesé », estime Reinhard Drifte, spécialiste des relations sino-japonaises à la London School of Economics. « Les investissements des petites et moyennes entreprises japonaises en Chine ont ralenti après les manifestations de 2005 », ajoute cet expert en référence au mouvement antijaponais, largement téléguidé par le régime communiste, qui avait fait descendre il y a un an et demi des millions de Chinois dans les rues pour protester contre la publication au Japon de manuels d’histoire jugés révisionnistes. « Les hommes d’affaires au Japon et en Chine ont essayé de réduire les tensions politiques, conscients du risque qu’elles représentent », précise Devin Stewart, un autre expert des relations sino-japonaises au Carnegie Council, un institut de recherche américain. « La communauté d’affaires japonaise est l’un des groupes les plus influents à plaider pour un réchauffement des relations politiques », ajoute M. Stewart. Conscient du problème, M. Abe se veut rassurant. « Le Japon doit dire à la Chine que la politique et l’économie sont deux choses distinctes. Les économies des deux pays sont désormais inséparables », déclarait-il récemment devant le Parlement japonais. La mission de réconciliation qu’il a entreprise hier à Pékin semble donc de bon augure pour le commerce bilatéral. « Cela ne peut être que positif pour les deux pays, c’est toujours mieux de se parler directement », commente Yutaka Harada, économiste du Daiwa Institute of Research. « Abe a été très prudent jusqu’à présent, je ne peux pas imaginer à l’avenir un niveau de relations plus bas que ce que nous avons actuellement », poursuit M. Harada. « Les entrepreneurs japonais ont fait preuve de retenue, pour ne pas dire plus, sur la politique chinoise catastrophique de Koizumi » rappelle M. Drifte.
Le sommet d’hier entre la Chine et le Japon devrait rassurer les communautés d’affaires des deux pays, inquiètes de la dégradation des relations qui a affecté ces dernières années les échanges économiques entre les deux géants économiques d’Asie.
La visite officielle du nouveau Premier ministre japonais Shinzo Abe à Pékin, au cours de laquelle Tokyo et le régime chinois ont...