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ONU Le Conseil des droits de l’homme bloqué par une fracture Nord-Sud

Victime d’une division Nord-Sud, le Conseil des droits de l’homme des Nations unies s’est avéré incapable de dénoncer les exactions commises au Darfour ou au Sri Lanka lors de sa session qui s’est achevée hier à Genève. Le nouveau Conseil, créé au printemps dernier pour remplacer une Commission des droits de l’homme discréditée, s’est résolu à ajourner ses travaux à fin novembre sans avoir adopté aucune des 44 résolutions qui lui ont été soumises en trois semaines de discussions. En réaction, les organisations de défense des droits de l’homme ont dénoncé l’inaction des 47 pays membres vis-à-vis des différentes crises de l’heure. « Face aux exactions au Soudan, aux attaques contre les civils au Sri Lanka et l’impunité des massacres en Ouzbékistan, ce Conseil est resté largement silencieux », a déploré Peggy Hicks, de l’association Human Rights Watch. Les États-Unis, qui ne font pas partie du Conseil, mais ont le statut d’observateur, se sont dits « déçus que la session ait accompli bien peu de choses ». Devant les pays membres, l’ambassadeur Warren Tichenor a estimé que les pays démocratiques ont « la responsabilité de défendre les droits des victimes d’abus et de répression ». Les défenseurs des droits de l’homme considèrent que le nouveau Conseil n’a pas mis cinq mois pour retomber dans les travers de la défunte « Commission des droits de l’homme » gangrenée par des marchandages en coulisses entre États. « Le Conseil peine à se distinguer de son prédécesseur discrédité », a estimé Human Rights Watch. « Certains pays peu respectueux des droits de l’homme ont une stratégie très bien concoctée, alors que les Occidentaux paraissent moins bien organisés », a observé Mariette Grange, directrice de l’association à Genève. Le passage de la Commission au Conseil, qui compte 47 pays membres au lieu de 53, s’est fait au détriment des pays développés, qui ont perdu trois représentants, ainsi que l’Amérique latine. Proportionnellement, les pays d’Afrique, d’Asie et du Moyen-Orient ont accru leur poids politique, d’autant que les États-Unis ont choisi de ne pas participer au Conseil, au moins dans sa première année d’existence, relève Mme Grange. Des pays comme l’Arabie saoudite, la Chine, Cuba et la Russie font en revanche partie de l’instance.

Victime d’une division Nord-Sud, le Conseil des droits de l’homme des Nations unies s’est avéré incapable de dénoncer les exactions commises au Darfour ou au Sri Lanka lors de sa session qui s’est achevée hier à Genève.

Le nouveau Conseil, créé au printemps dernier pour remplacer une Commission des droits de l’homme discréditée, s’est résolu à ajourner ses travaux à...