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Actualités - OPINIONS

Les lecteurs ont voix au chapitre

Greffe ministérielle Depuis que la guerre de 33 jours s’est arrêtée, les prosyriens, pro-iraniens et prohezbollahis réclament la chute du gouvernement, oubliant que c’est grâce aux efforts de celui-ci, et surtout à ceux du Premier ministre, que cette guerre a pris fin. C’est de l’ingratitude envers M. Siniora, qui bénéficie du respect et du soutien de toutes les nations, excepté notre chère voisine, bien entendu. L’impulsion provient de ceux qui « donnent et ordonnent ». Quant au CPL et aux courants Frangié et Arslane, ils ont leurs propres raisons qui n’ont rien à voir avec ces donateurs-ordonnateurs pour réclamer la formation d’un cabinet d’union nationale. Ce n’est certes pas le moment de faire chuter le gouvernement Siniora, car former un nouveau gouvernement serait quasi impossible en raison des divergences et divisions actuelles, et nous mènerait à un vide constitutionnel. Mais pourquoi parler de chute ? Parlons de greffe. M. Siniora, qui ne cesse de dire que son gouvernement ne partira pas, pourrait demander de lui adjoindre de nouveaux éléments représentant les trois courants contestataires. Si je ne me trompe pas, le mécanisme légal existe pour cela. En ce faisant, il ferait taire toutes ces voix qui réclament sa chute. Michel BARDAWIL Histoire d’Ahmad Un matin d’octobre, alors que tous les élèves se préparent à aller à l’école, Ahmad et ses deux cousins traînent dans les ruelles de Monnot, à la porte de la rue Huvelin, pour mendier quelques sous afin de pouvoir acheter un sandwich en fin de journée, à l’heure de l’iftar. J’avais croisé Ahmad en ville, quelques jours auparavant, et son regard m’avait marquée. Ses yeux couleur miel et les taches de rousseur sur son nez ne le font pas passer inaperçu. L’histoire de ce jeune garçon est peut-être ordinaire et notre société a connu beaucoup de cas pareils, mais les paroles de cet enfant le rendent particulier : « Je veux grandir et étudier, comme toi », me dit-il d’un ton agressif. Cette voix exprimant une révolte contre ce monde et contre cette injustice cache aussi un grand rêve. Jihane AZAR MA sciences politiques USJ – Huvelin Mon ramadan Il me manquera cette année encore. Il ne traversait jamais la ligne virtuelle que constituait la rue de Damas. Celle qui séparait deux solitudes voisines. Tout le long du mois de ramadan, il passait dans mes nuits, muni d’un tambourin, il appelait les fidèles à la prière, aux petites heures de l’aube. La rue s’animait, les lumières s’allumaient, même les enfants se levaient. Une occasion pour nous de nous retrouver dans la rue pour une partie de football aux allures surréelles, sous un ciel d’une couleur opale. Le lendemain, c’était chez le pâtissier du coin que je me régalais de ces spécialités préparées pour l’occasion. À leur douceur et à leur arrière-goût d’eau de rose, je comprenais pourquoi elles étaient réservées pour ce mois sacré. Mais s’il est un personnage que j’aimerais retrouver, c’est ce crieur de l’aube. Mi-homme, mi-ange, avec pour unique mission de nous sortir de nos rêves pour rendre grâce au Tout-Puissant, il me fascinait. Qui était-il, d’où venait-il, à quelle tâche sacrée passait-il ses journées à attendre la prière de l’aube pour s’accomplir ? Mes nuits de ramadan avaient quelque chose de magique ; je baignais alors dans le mystère et le mysticisme de mes Mille et Une Nuits. C’était mon Beyrouth, ça restera mon Liban. PS : Pour mon dernier ramadan magique, j’avais pour pape Jean-Paul II, celui pour qui les chaussures de saint Pierre semblaient avoir été faites sur mesure. La mesure de l’univers. Jean-Claude DELIFER Montréal, Canada Des goûts (politiques) et des couleurs Orange contre bleu, jaune contre blanc, vert... Mais le paysage politique reste désespérément pâle. Si l’on n’est pas avec les uns, automatiquement on est considéré comme étant avec les autres. L’extrémisme n’a plus de sens, les tensions « chromatiques », pour ne pas dire communautaires, ne font qu’augmenter, les simples citoyens encore indépendants d’esprit qui émettent une critique se font soit agresser, soit accuser de sympathiser. On ne dialogue plus. La société libanaise se veut diverse, cosmopolite, mais elle reste bien pâle ; nous n’avons plus de cercle chromatique où il serait possible de marier les couleurs, chacune semblant en fait se détester. On se « pacse » un peu, orange et jaune, bleu avec blanc maculé de sang, vert avec l’espoir. Mais tel un mariage arrangé, ces « pacses » sont intéressés et finiront tôt ou tard non pas en lune de miel, mais en divorce pas vraiment à l’amiable. Ils veulent tous s’accaparer les principales couleurs, en essayant de les reprendre à leur compte, mais sans toutefois comprendre les nuances… celles de l’autre rouge, l’autre blanc et l’autre vert, celles du drapeau du Liban. À force de mélanger toutes les couleurs, on obtient le noir du désespoir. François EL-BACHA Tabagisme Selon une étude récente coordonnée par le Centre international de recherche sur le cancer, basé à Lyon, et le Roswell Park Center, la qualité de l’air est dangereuse à cause du tabac. Le Liban se situe au troisième rang, derrière la Syrie et la Roumanie, suivi de la Belgique, Singapour et enfin la France, dans le classement des « mauvais élèves ». On peut se rendre compte à quel point le tabagisme est un véritable fléau, surtout au Liban où, dans les restaurants et les bars, il est rare de trouver des coins fumeurs, tout comme d’ailleurs à l’aéroport, dans les universités et même dans les hôpitaux. Le seuil des particules fines qui provoquent le cancer a été fixé à 250 microgrammes par mètre cube d’air. Or la moyenne observée dans notre pays pour le deuxième trimestre 2006, et à titre d’exemple, est de 400 µg/m3. De quoi tirer la sonnette d’alarme, surtout lorsqu’on sait que la France prévoit d’interdire par décret de fumer dans les lieux publics, au plus tard le 1er septembre 2007, et dans les restaurants et hôtels début 2008. Au Liban, et malgré le marasme politique, on ne peut qu’attendre de notre gouvernement qu’il prenne au plus tôt des décisions similaires pour lutter contre ce fléau. Nazira A. SABBAGHA
Greffe ministérielle

Depuis que la guerre de 33 jours s’est arrêtée, les prosyriens, pro-iraniens et prohezbollahis réclament la chute du gouvernement, oubliant que c’est grâce aux efforts de celui-ci, et surtout à ceux du Premier ministre, que cette guerre a pris fin. C’est de l’ingratitude envers M. Siniora, qui bénéficie du respect et du soutien de toutes les...