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7e ART - Premier Festival des cinémas arabes à Genève Le film pour changer d’image GENÈVE, de notre correspondant Zahi HADDAD

Le premier Festival des cinémas arabes vient de tirer son rideau à Genève. Une semaine durant, il a projeté sur les écrans un monde arabe non seulement divers, mais également proche de l’Occident de par les thèmes qui le tissent, qu’il s’agisse d’amour, de condition de la femme ou de dialogue entre les générations. Organisé en association avec l’Institut du monde arabe de Paris, il était aussi l’occasion de redécouvrir plusieurs œuvres libanaises et d’annoncer la création d’un Institut du monde arabe à Genève. «Quel moyen plus simple pour que les Genevois se fassent leur propre idée du monde arabe? s’exclame Benaouda Belghoul, président du festival. Il n’y a que le cinéma qui aborde tous les sujets qui nous préoccupent tous!» Travailleur social, ce passionné de cinéma s’est du coup associé avec l’Institut du monde arabe de Paris (IMA), avec pour objectif de rendre hommage à la Biennale des cinémas arabes, car «c’est ce qui se fait de mieux et de plus intelligible». Et quoi de plus naturel, alors, que de sélectionner les Grands Prix de l’IMA depuis le lancement de la Biennale en 1992 jusqu’à 2006? Autant de films qui ouvrent «une fenêtre sur la réalité de l’autre rive». Parmi eux, trois œuvres libanaises: le très attachant West Beirut, de Ziad Doueiri (primé en 1998), le poignant huis clos Dans les champs de bataille, de Danielle Arbid (2004) et le pétillant Bosta, de Philippe Aractingi (2006), présent à Genève (voir encadré). D’autres anciens lauréats de l’IMA, courts et longs-métrages, fictions ou documentaires, ont mis en relief les défis actuels, qui retrouvent, de façon récurrente, un écho dans l’actualité. Les deux documentaires de Maï Masri, Rêves d’exil et Beyrouth: vérités, mensonges et vidéos (Grands Prix du long-métrage documentaire en 2002 et 2006), reviennent avec vigueur sur les lendemains d’événements politiques majeurs pour le Liban, avec une interrogation quant à notre capacité à reconstruire sur nos plaies. Un peu plus de dix ans après sa première projection à Genève, le Taxi service d’Élie Khalifé et d’Alexandre Monnier est revenu narrer un conte de la folie ordinaire toujours aussi apprécié par un public riant de bon cœur. Et le Suisse de profiter de l’occasion pour dire qu’il y a «toujours des échanges avec Élie et le Liban malgré les temps difficiles». À l’heure de baisser le rideau, Benaouda Belghoul s’est dit «vitalisé» par des projections qui se sont conclues sur un hommage au réalisateur Lakdhar Hamina, président d’honneur du festival. «Nous nous sommes fait plaisir!» En plus, les cinéphiles ont répondu présents, ponctuant régulièrement les projections par des «Ah, je ne savais pas que c’était comme cela, là-bas!» Quant à la presse et aux professionnels, ils ont dans l’ensemble salué le festival. Mission donc remplie avec un succès d’audience et d’estime. Du coup, l’avenir paraît clément pour ce nouveau venu sur la scène cinématographique. La prochaine édition décernera un prix de 5000 euros et sera consacrée aux réalisatrices qui s’exprimeront sur des thématiques touchant à la femme: «Nous voulons montrer le quotidien des femmes par des femmes», explique Benaouda Belghoul. «Nous avons nous aussi des héroïnes, et l’oppression de la femme n’est pas une exclusivité du monde arabe. Regardez, ici à Genève, l’égalité est loin d’être assurée; un Bureau de l’égalité a dû être créé.» Autre raison de se réjouir: l’édition 2008 verra l’IMA délocaliser une partie de sa compétition à Genève. Le prélude à la création annoncée par Benaouda Belghoul, dans la Cité de Calvin, d’un Institut genevois du monde arabe: L’IMAGE, sur laquelle il espère jouer, alors que le monde arabe a un «problème d’image».
Le premier Festival des cinémas arabes vient de tirer son rideau à Genève. Une semaine durant, il a projeté sur les écrans un monde arabe non seulement divers, mais également proche de l’Occident de par les thèmes qui le tissent, qu’il s’agisse d’amour, de condition de la femme ou de dialogue entre les générations. Organisé en association avec l’Institut du monde arabe de...