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CONJONCTURE - Une délégation du FMI prochainement à Beyrouth Les joutes verbales des politiques menacent les efforts entrepris à Singapour

Les joutes verbales de certains responsables politiques au cours des dernières soixante-douze heures ont largement entamé le climat d’optimisme qui avait régné dans les cercles du pouvoir au lendemain des rencontres à Singapour des responsables avec les représentants des bailleurs de fonds du Liban. Les représentants du secteur bancaire ont été les premiers à donner de la voix. Vendredi, le vice-président de l’Association des banques (ABL), Saad Azhari, a mis en garde contre « l’instabilité sur le plan interne qui risque de torpiller les efforts et la volonté de la communauté internationale à venir en aide au Liban ». Hier, le président de l’ABL, François Bassile, a utilisé des termes plus directs et plus forts, estimant que « la non-tenue de la conférence des donateurs, Beyrouth I, pourrait mener l’État à la faillite absolue ». Il a estimé que « si l’État dans toutes ses composantes sectaires ne mettait pas au point un plan de redressement économique, le pays ne serait pas en mesure de traverser la prochaine étape sans problèmes ». Le PDG de la Byblos Bank a insisté, pour sa part, sur le fait que « le recours aux armes comme moyen de concrétiser les objectifs des uns et des autres a détruit le pays ». « Les polémiques et joutes verbales des politiques font fuir les investissements étrangers, voire les investisseurs locaux », a-t-il ajouté. Quant au ministre des Finances, Jihad Azour, il a souligné l’importance de garantir le plus grand et le plus large soutien politique au processus de redressement de l’économie nationale. « Sans ce soutien, l’assistance internationale au Liban n’aurait pas le volume escompté », a-t-il dit. Le grand argentier a exhorté « tous les leaderships politiques à assumer leurs responsabilités dans cette phase que traverse le pays ». Cinq milliards de dollars Pourtant, les participants libanais aux réunions de Singapour étaient rentrés au pays avec la conviction que la conférence Beyrouth I, bien plus que celle de Paris II, serait une réussite totale. Une source proche des participants avait révélé que plusieurs pays donateurs avaient multiplié les promesses de contribution financière en faveur du Liban, étant persuadés qu’il ne fallait pas laisser à l’Iran le monopole de la reconstruction du pays. Les fonds qui devraient être collectés avoisineraient les cinq milliards de dollars. Les pays donateurs étaient également conscients du fait que la tenue de Beyrouth I est devenue une nécessité non seulement pour effacer les séquelles de la guerre de juillet dernier, mais également pour sauver les finances publiques. Suite à l’offensive israélienne, la dette s’est accentuée, et le déficit budgétaire s’est creusé davantage avec la hausse des dépenses et la baisse des revenus du Trésor. Par conséquent, lors des réunions de travail de Singapour, les bailleurs de fonds, qui se sont montrés plus compréhensifs que par le passé, ont parlé de dons plutôt que de prêts bonifiés à long terme. Quand aux représentants du FMI, ils auraient adopté le plan de réformes remanié du gouvernement, qui avait été proposé la première fois au début de l’année en cours en prévision de la conférence internationale en faveur du Liban. Ils auraient par ailleurs réaffirmé la disposition du FMI à coopérer avec les autorités libanaises. De toute façon, une délégation du FMI est attendue dans les prochains jours à Beyrouth. Elle devrait prendre connaissance des répercussions de la guerre de juillet dernier sur l’économie nationale et évaluer avec les autorités ses retombées sur le secteur privé, notamment bancaire. Liliane MOKBEL


Les joutes verbales de certains responsables politiques au cours des dernières soixante-douze heures ont largement entamé le climat d’optimisme qui avait régné dans les cercles du pouvoir au lendemain des rencontres à Singapour des responsables avec les représentants des bailleurs de fonds du Liban.
Les représentants du secteur bancaire ont été les premiers à donner de la voix....