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Dans les sociétés d’aujourd’hui, la culture gérontologique reste à développer

Dans nos sociétés, où l’espérance de vie a nettement augmenté au point d’observer quatre générations dans certains pays, il est nécessaire de prévoir sa vieillesse. Il ne s’agit toutefois pas de penser uniquement aux ressources financières. Mais « à avoir de bonnes relations avec son entourage, un mode de vie sain pour éviter les problèmes de santé, un habitat plus adapté qu’il faudrait aménager à temps, etc. » « Cette tâche relève de la responsabilité de l’individu, mais aussi de la collectivité qui doit mener des campagnes d’information en ce sens », explique le Dr Francis Kuntzmann, professeur émérite de gériatrie à l’Université Louis Pasteur de Strasbourg. En prenant de l’âge, l’individu devient plus vulnérable, voire fragile, «s’il souffre de maladies chroniques, de modes de vie inappropriés, de conditions de vie difficiles, de problèmes psychologiques et relationnels difficiles ». Une fragilité qui se manifeste notamment lors d’une maladie. « Chez l’adulte, la maladie ne peut pas être traitée comme chez les jeunes, à cause des déficiences dont il pourrait souffrir, note le Dr Kuntzmann. La personne âgée ne pouvant pas guérir dans les mêmes conditions et aussi rapidement qu’une personne jeune, sa prise en charge doit se faire dans un service gériatrique qui prend en compte non seulement sa maladie, mais aussi son état psychologique, les conditions dans lesquelles il vit, etc. Il s’agit d’un ensemble d’éléments essentiels, qui ne sont pas toujours pris en compte dans la prise en charge d’une personne âgée. » Mieux vieillir Mieux vieillir ne pourrait cependant pas être atteint sans une « culture gérontologique » qui reste à développer. « Il faudrait dans ce cadre réapprendre à tout un chacun que la vie est composée de plusieurs générations qui doivent vivre ensemble et s’entraider, souligne le Dr Kuntzmann. Il ne faudrait pas que les personnes âgées de 60 à 75 ans, qui continuent à avoir une mobilité importante, ne se préoccupent pas des plus jeunes. Elles sont libérées d’activités professionnelles et ont par conséquent du temps disponible. Il faut qu’elles le consacrent au relationnel pour venir en aide aux jeunes et plus âgés qui en ont besoin. Il faudrait de même que les jeunes réalisent qu’ils seront vieux à leur tour. Cette interdépendance permettra aux gens de se retrouver. C’est la raison pour laquelle je plaide d’ailleurs pour être solidaire lorsqu’on devient à la retraite et non solitaire. » C’est en Angleterre, durant la Deuxième Guerre mondiale, que la notion de gériatrie a émergé pour la première fois. En cette période, on parlait des vieux dans les hospices et dont les besoins étaient différents des jeunes. Mais ce n’est que dans les années 70 du siècle dernier que la gériatrie en tant que structure a commencé à se développer dans quelques villes en France. Depuis 2004, elle est devenue une spécialité médicale. « La gériatrie est une médecine globale qui prend l’individu dans sa totalité, explique le Dr Kuntzmann. C’est une médecine pluridisciplinaire et les équipes sont constituées de différentes professions. En plus du médecin, on trouve ainsi des psychologues, des rééducateurs, des kinésithérapeutes, des ergothérapeutes, des orthophonistes, des infirmiers ainsi que d’aides-soignants également formés à la gériatrie. » Cette spécialité médicale est développée dans un grand nombre de pays d’Europe et fait son entrée dans plusieurs autres. Au Liban, la gériatrie est encore à ses premiers balbutiements.
Dans nos sociétés, où l’espérance de vie a nettement augmenté au point d’observer quatre générations dans certains pays, il est nécessaire de prévoir sa vieillesse. Il ne s’agit toutefois pas de penser uniquement aux ressources financières. Mais « à avoir de bonnes relations avec son entourage, un mode de vie sain pour éviter les problèmes de santé, un habitat plus adapté...