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Actualités

À ceux qui sont partis

Oyez citoyens libanais de par le monde, écoutez le cri d’un Liban que vous avez parfois abandonné, souvent de votre plein gré. Revenez voir votre pays, admirez-le comment il va se reconstruire sur les ruines du passé pour regagner sa prospérité de jadis. Revenez voir ce pays que vous avez abandonné à cause de votre peur ou de votre ressentiment, parfois même sans aucune raison valable, juste pour le plaisir d’aller voir ailleurs. Oyez citoyens du monde, oyez, vous qui vous plaignez d’être partis et qui, maintenant, regrettez amèrement votre geste trop rapide. Regardez-vous, loin de votre patrie, loin de ceux que vous avez quittés et que vous aimez, ceux qui sont restés au péril de leur vie et qui ont continué à travailler pour le Liban, pour que leur terre ne s’arrête jamais de vivre et pour prouver que le Liban n’est pas mort. Observez de l’extérieur le semblant de vie qui reprend du Sud au Nord, avec ce calme et cette sérénité propres à chaque communauté. Que regrettez-vous au juste ? Vous avez le mal de vivre ? À votre place, j’aurais honte. Oui honte ! Alors que tant d’étrangers sont restés par amour d’une patrie qui n’est pas la leur, et auxquels je rends hommage ; ces étrangers qui ont fait preuve de courage et d’abnégation pour lutter pour une terre à laquelle ils tiennent bien qu’ils l’aient connue moins que vous. De Paris à Montréal, de New York à Oslo, d’Abidjan à Manille, vous vous plaignez d’un départ hâtif et vous pleurez votre gloire perdue. Oyez citoyens libanais, ceux qui sont restés ! Oyez tous ! Il est temps de vous réveiller et de faire revivre votre capitale afin qu’elle gagne à nouveau son prestige et son honneur. Il est temps de montrer aux peuples du monde que le Liban, c’est aussi une population qui renaît de ses cendres, en perpétuel résurrection. Les feux de la capitale vous attendent. Ils flamboient pour vous. Pourquoi laisser cette pauvre horloge du centre-ville, fierté de Beyrouth, orpheline de ses enfants ? Oui, le monde doit savoir que Beyrouth est redevenue comme avant, que Beyrouth est LA ville du Moyen-Orient, que Beyrouth est avant tout la ville des Libanais avant qu’elle n’appartienne à n’importe quel peuple, aussi honorable soit-il. Oyez, citoyens courageux ! Ne vous terrez plus dans vos maisons. N’enterrez pas quinze ans de reconstruction. L’économie du pays, c’est à vous de la faire revivre, d’engendrer cette croissance fulgurante qui attira tant et tant d’étrangers. Il est temps de réagir et vous avez ce pouvoir considérable. Vous l’avez prouvé à maintes et maintes reprises. Il est temps que vous repreniez les rênes du pays. Le pays, ce n’est pas seulement un gouvernement, c’est aussi une population. Les deux doivent s’entraider pour se donner du courage et pour se donner confiance. Le gouvernement est en train d’agir dans la limite de ses capacités et c’est à vous de répondre à ses appels, à vous de montrer au Grand Sérail et à la place de l’Etoile qu’ils n’ont jamais cessé de briller et d’illuminer Beyrouth. Oyez, finalement, tous ceux que je n’ai pas cités. Vous nous avez peut-être aidés par la pensée en vous inquiétant sur notre sort et en observant les nouvelles aussi assidûment que les nôtres. Il est temps, je pense, de vous remercier, car il semble que l’on vous oublie. Jean-Paul MOUBARAK
Oyez citoyens libanais de par le monde, écoutez le cri d’un Liban que vous avez parfois abandonné, souvent de votre plein gré.
Revenez voir votre pays, admirez-le comment il va se reconstruire sur les ruines du passé pour regagner sa prospérité de jadis. Revenez voir ce pays que vous avez abandonné à cause de votre peur ou de votre ressentiment, parfois même sans aucune raison...