Nucléaire - Bush refuse de rencontrer Ahmadinejad à New York Solana salue le « degré d’implication inédit » de Téhéran

Le diplomate en chef de l’UE Javier Solana a estimé hier que l’Iran ne s’était jamais autant impliqué dans la recherche d’une solution sur le dossier nucléaire, mais est resté très prudent sur les chances que Téhéran accepte finalement de cesser d’enrichir de l’uranium. « Je crois qu’on peut dire que nous faisons des progrès », a déclaré M. Solana à l’issue d’une réunion des 25 ministres des Affaires étrangères à Bruxelles. Ses derniers entretiens, le week-end dernier à Vienne, avec le principal négociateur iranien Ali Larijani ont permis de créer « un élan » que « nous ne voulons pas perdre », a ajouté M. Solana, qui négocie avec les Iraniens au nom de l’UE, mais aussi des États-Unis, de la Russie et de la Chine. Mais l’incertitude demeure sur la date de la prochaine rencontre entre MM. Solana et Larijani, que M. Solana espère « pour les prochains jours ». « Ne me demandez pas où et quand elle se tiendra, je ne sais pas », a-t-il déclaré. Une nouvelle rencontre avait initialement été programmée pour jeudi dernier, avant d’être annulée. M. Solana a fait allusion à de possibles désaccords au sein de la direction iranienne. Depuis qu’a expiré l’ultimatum du Conseil de sécurité de l’ONU qui intimait aux Iraniens de suspendre l’enrichissement au 31 août dernier, les Américains plaident à nouveau pour l’adoption de sanctions contre l’Iran à l’ONU. Mais la Russie et la Chine, qui disposent d’un droit de veto au Conseil de sécurité, y sont très réticentes. Des discussions sur l’opportunité de sanctions devraient avoir lieu la semaine prochaine à New York en marge de l’Assemblée générale de l’ONU. Mais M. Solana a déjà averti à plusieurs reprises qu’il ne pourrait y avoir de sanctions tant que dureraient les discussions avec M. Larijani. Par ailleurs, le président américain, George W. Bush, a annoncé hier qu’il refuserait de rencontrer le président iranien, Mahmoud Ahmadinejad, à l’occasion de l’Assemblée générale de l’ONU et tant que l’Iran ne suspendrait pas de façon vérifiable ses activités d’enrichissement d’uranium. « Non, je ne vais pas le rencontrer », a dit M. Bush à propos du président iranien, quelques jours avant de se rendre à New York pour l’Assemblée générale des Nations unies. Le 6 septembre, Mahmoud Ahmadinejad avait proposé un débat public avec M. Bush à l’occasion de l’Assemblée générale de l’ONU. M. Bush a ajouté qu’il demanderait la semaine prochaine à l’ONU de montrer clairement à l’Iran que la République islamique ne doit pas « bloquer » les négociations diplomatiques sur ses programmes nucléaires.