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PÉTROLE - Les investissements nécessaires font toujours défaut Le manque de capacités de raffinage ne sera pas résolu avant 2010

Le manque de capacités de raffinage au niveau mondial, qui contribue aux prix élevés du pétrole, ne sera pas résolu avant 2010, ont averti des experts lors d’une conférence organisée par l’OPEP hier et avant-hier à Vienne. « La saturation des capacités de raffinage ainsi que celle des capacités de production de brut sont les problèmes-clés pour régler la question des prix élevés » du pétrole, a déclaré Claude Mandil, directeur exécutif de l’Agence internationale de l’énergie (AIE). « Si tout va bien, nous pourrons voir apparaître quelques capacités excédentaires de raffinage début 2010. Je dis “si tout va bien” car cela reste une interrogation », a-t-il ajouté. « Il y a 66 nouvelles raffineries en projet, mais je doute que toutes voient le jour », a-t-il expliqué. Le raffinage consiste à transformer le pétrole brut en carburant (essence, diesel et fuel domestique notamment). Les onze pays de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) – laquelle a tenu sa conférence ministérielle lundi – extraient actuellement plus de 29 millions de barils de brut par jour, et pour dix d’entre eux, les quotas fixés par le cartel sont à un niveau record depuis 25 ans. Ils profitent notamment de l’essor de l’économie chinoise. Malgré une production de pétrole brut au plus haut, les cours restent élevés, mais sont passés sous les 64 dollars le baril mardi, en repli depuis le pic de 78 dollars atteint en juillet. « Des capacités de raffinages inadéquates mettent beaucoup de pression sur les prix du pétrole », a souligné Mohamed Barkindo, secrétaire général de l’OPEP. Il a estimé le besoin d’investissements dans de nouvelles capacités à 160 milliards de dollars (126 milliards d’euros) sur 10 ans, auxquels s’ajoutent 150 milliards pour la maintenance et la mise à niveau des capacités existantes. « Ces montants ne sont pas assurés, il manque environ 100 milliards de dollars d’investissement », a-t-il averti. Aucune nouvelle raffinerie n’a été construite aux États-Unis depuis 30 ans ni en Europe depuis 20 ans. Mais les responsables de l’industrie pétrolière ont justifié à Vienne leur prudence par la crainte que la demande de produits pétroliers ne suive pas. « Il y a une grande incertitude sur la demande de pétrole à court terme. Personne ne peut dire avec certitude si les investissements envisagés dans le raffinage seront concrétisés durant les cinq prochaines années », a indiqué Shukri Ghanem, le patron de la Compagnie pétrolière nationale de Libye. Le ministre saoudien du Pétrole, Ali al-Nouaïmi, a souligné l’impact des variations de la demande de pétrole sur la rentabilité des investissements en raffinage. « On estime qu’une différence de seulement un million de barils par jour dans les projections de production de l’OPEP entraîne un surinvestissement ou un sous-investissement de 8 milliards de dollars à l’horizon 2010 et de 15 milliards de dollars à l’horizon 2025 », a-t-il expliqué. Le directeur de la compagnie pétrolière anglo-néerlandaise Shell, Jeroen Van der Veer, a estimé pour sa part qu’on attendait de l’industrie pétrolière des investissements sans limite en matière de raffinage. « Ce n’est pas notre façon de voir les choses chez Shell », a-t-il expliqué à la conférence. Les experts réunis à Vienne ont souligné par ailleurs que l’industrie du raffinage devait relever d’autres défis que celui des capacités de production. Ils ont notamment insisté sur le besoin d’investir dans des technologies permettant de produire des carburants plus propres face aux exigences de respect de l’environnement.

Le manque de capacités de raffinage au niveau mondial, qui contribue aux prix élevés du pétrole, ne sera pas résolu avant 2010, ont averti des experts lors d’une conférence organisée par l’OPEP hier et avant-hier à Vienne. « La saturation des capacités de raffinage ainsi que celle des capacités de production de brut sont les problèmes-clés pour régler la question...