Changes et Bourses La Bourse de Beyrouth dans le rouge après l’attentat contre l’ambassade US à Damas

La Bourse de Beyrouth, qui tentait de digérer l’inquiétude éprouvée la veille par le président français Jacques Chirac pour l’avenir du Liban, a vite viré au rouge hier, après l’annonce d’une attaque sur l’ambassade des États-Unis à Damas. Bien que les circonstances de cette attaque soient imprécises, cette annonce a ravivé les craintes de tensions au Proche-Orient et d’éventuels impacts sur la scène libanaise, indique-t-on dans les milieux boursiers. Comme de coutume, plusieurs opérateurs ont estimé devoir se retirer d’un marché qui risque d’être déstabilisé, ce qui s’est répercuté négativement sur son activité et son orientation. Solidere, la plus représentative de la cote libanaise, a ainsi continué de battre en retraite. Les actions A de cette société sont retombées de 18,94 $ à 18,50 $ (-2,32 %) et ses actions B de 18,74 $ à 18,48 $ (-1,38 %). Dans le compartiment des bancaires, qui manquait déjà d’impulsions propres, on a relevé, d’un côté, la baisse des actions prioritaires de la Byblos Bank de 1,93 $ à 1,91 $ (-1,03 %) et des certificats GDR de la Bank Audi de 60 $ à 59,95 $ (-0,08 %), et de l’autre, la hausse des certificats GDR de la BLOM Bank de 68,20 $ à 68,80 $ (0,87 %). Aux industrielles, le cimentier Holcim a très légèrement avancé de 2,49 $ à 2,50 $ (+0,40 %) dans un volume excessivement léger. En effet, l’indice BLOM/ des valeurs libanaises a reperdu 10,95 points ou 0,81 % à 1 343,03 points dans un marché terne. C’est ainsi qu’on a relevé hier la négociation de seulement 71 346 titres d’une valeur de 942 450 $, dont 42 634 actions A et B de Solidere d’une valeur de 793 046 $, contre 57 779 titres d’une valeur de 1 162 733 $, dont 22 275 actions A et B de Solidere d’une valeur de 418 952 $, la veille. Sur le marché libanais des changes, c’était le calme plat hier, l’offre du dollar parvenant à s’équilibrer avec sa demande dans des échanges très médiocres. Il a continué ainsi à fluctuer très étroitement dans une fourchette entre 1 512,50 et 1513 LL, sans aucune intervention de la Banque du Liban. Bonne tenue des Bourses étrangères Les Bourses européennes ont terminé la journée d’hier en forte hausse sur des achats à bon compte. Elles ont été menées par les valeurs bancaires et technologiques dans le sillage de leur reprise à Wall Street. En outre, les nouvelles évoquant l’éventualité que la Russie prenne une minorité de contrôle dans EADS ont également soutenu la tendance ainsi que le relèvement par S & P de la note de l’endettement de Capgemini. La Bourse de New York s’est installée aussi dans le vert, poussée par la poursuite de la baisse des prix pétroliers et des nouvelles d’entreprises optimistes. À cet égard, le marché américain a reçu une impulsion grâce aux résultats trimestriels supérieurs aux attentes de Goldman Sachs et de relèvement de recommandation dans le secteur des semi-conducteurs. Le creusement du déficit commercial américain en juillet (68 milliards $ contre 64,9 milliards $ en juin), principalement dû aux prix du pétrole n’a eu aucun impact négatif sur la cote, le repli du brut devant apaiser les inquiétudes. L’euro sous 1,27 $ malgré le creusement du déficit commercial US Sur les marchés internationaux des changes, l’euro est resté affaibli hier sous le seuil de 1,27 $ malgré le déficit commercial record en juillet aux États-Unis. L’anticipation d’un prochain relèvement du principal taux directeur de la Fed, mercredi prochain, lors de la réunion de son comité de politique monétaire, semble expliquer l’intérêt manifesté par les opérateurs pour le billet vert. Élie KAHWAGI