Royauté - Le prénom du nouveau-né « traduit les espérances » de ses parents Hisahito, un prince « serein » héritier du trône au Japon

Une semaine après sa naissance, le nouvel héritier du trône du Chrysanthème a reçu hier le prénom officiel d’« Hisahito », qui porte l’espoir d’une vie « longue et sereine », pendant une cérémonie traditionnelle à Tokyo. Premier héritier mâle né au sein de la famille impériale japonaise depuis 1965, Hisahito arrive au troisième rang dans l’ordre d’accession au trône, après son oncle, le prince héritier Naruhito, 46 ans, et son père, le prince Akishino, 40 ans. Ce prénom lui a été conféré par son père au cours d’un rituel, dans la clinique privée de Tokyo où le petit prince est venu au monde par césarienne le 6 septembre. Le prince Akishino a tracé sur un parchemin les deux caractères chinois du prénom « Hisa », qui signifie à la fois « éternité » et « sérénité », et du suffixe « Hito » (un « homme vertueux ») accompagnant en général les prénoms des garçons de la famille impériale. « Le prénom traduit les espérances » de ses parents « qui souhaitent une vie longue et sereine à leur fils », a expliqué à l’AFP un porte-parole du palais impérial. « Nous espérons que le prince grandira dans les mêmes sérénité et liberté que le suggère son prénom », a commenté le numéro deux du gouvernement Shinzo Abe, qui va très vraisemblablement succéder à Junichiro Koizumi au poste de Premier ministre à la fin du mois. Hisahito a été choisi sur une liste de trois prénoms proposée par la maison impériale et établie depuis juillet par les fonctionnaires du palais, en consultation avec l’empereur, l’impératrice et des maîtres ès littératures japonaise et chinoise. Au cours de cette cérémonie, première d’une série de rituels du shintoïsme, religion animiste du Japon, le bébé s’est également vu attribuer par sa mère la princesse Kiko un insigne impérial qui marquera dorénavant ses affaires. L’insigne choisi est le pin parasol, un arbre très familier au Japon. Selon la maison impériale, la princesse Kiko, âgée de 40 ans, a souhaité de cette façon à son enfant une croissance saine et rapide. Le grand chambellan de la maison impériale, Shingo Haketa, devait ensuite inscrire officiellement le nom du nouveau-né au registre de la famille impériale. Dans une conférence de presse, M. Haketa a qualifié la naissance d’Hisahito d’« un évènement extrêmement heureux » pour l’avenir de la famille impériale. Comme la naissance du prince, son prénom a été révélé par des éditions spéciales des journaux. L’arrivée inespérée d’un héritier mâle réjouit les traditionalistes, car elle permet d’apaiser, au moins pour un temps, les vifs débats sur la pérennité de la plus ancienne dynastie du monde qui se transmet selon la filiation patrilinéaire. En effet, le prince héritier Naruhito et son épouse, la princesse Masako, n’ont eu qu’une fille, Aiko, âgée de 4 ans. En février, l’annonce de la grossesse de Kiko avait fait l’effet d’une bombe au moment où le Premier ministre libéral Junichiro Koizumi s’apprêtait à soumettre au Parlement un projet de réforme ouvrant aux femmes l’accès au trône du Chrysanthème. Face à une levée de boucliers des plus conservateurs, M. Koizumi avait été contraint de renoncer à sa réforme. Certains espèrent que la naissance d’un héritier au trône du Chrysanthème allégera la pression qui pesait jusqu’à présent sur les épaules de la fragile Masako, ancienne diplomate, après plusieurs grossesses malheureuses. Mais pour le chef de la maison impériale, il serait toutefois « faux d’affirmer que toute incertitude au sujet de la succession impériale a disparu simplement en raison de la naissance du prince ».