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Actualités - CHRONOLOGIE

Siniora préside à Beyrouth une réunion des ministres des Finances d’Arabie saoudite, du Koweït, des Émirats arabes unis et du Qatar Vers un congrès arabe de soutien au Liban, la conférence de Beyrouth toujours à l’ordre du jour

Le Premier ministre, Fouad Siniora, a annoncé samedi que des contacts étaient en cours pour la tenue prochaine d’un congrès arabe pour stimuler un redressement économique au Liban. « Nous avons examiné les préliminaires pour la tenue, très prochainement, d’un congrès qui réunira les ministres arabes des Finances et les présidents de tous les fonds arabes de développement, en vue de trouver les moyens de soutenir davantage le Liban », a déclaré M. Siniora. À l’issue d’une réunion à Beyrouth avec les ministres des Finances d’Arabie saoudite, du Koweït, des Émirats arabes unis, du Qatar et le second vice-Premier ministre qatari, le chef du gouvernement a également annoncé des préparatifs pour un « congrès arabe et international qui doit permettre au Liban de faire face aux répercussions économiques de 30 ans de confrontation, au cours desquels le Liban a été envahi à sept reprises par Israël ». En d’autres termes, il s’agit, encore et toujours, de faire face à la dette énorme sous laquelle le pays croule depuis une dizaine d’années. La conférence de Beyrouth tant attendue avant la guerre serait donc toujours à l’ordre du jour. Une source du ministère des Finances aurait d’ailleurs indiqué à l’agence al-Markaziya que le ministre Jihad Azour se rendra en fin de semaine à Singapour pour participer à la réunion du FMI, de la Banque mondiale et du G7 Finances. En marge de cette réunion, il devrait effectuer une série de rencontres en vue de préparer une conférence d’aide internationale au Liban. Il faut croire que le fameux programme économique sera ressorti des tiroirs. La même source indique en effet que ce programme sera étudié, pour la énième fois, en Conseil des ministres avant d’être soumis aux bailleurs de fonds internationaux à Beyrouth, à la fin de l’automne. Au-delà des 1,2 milliard de dollars d’aide d’urgence obtenue à la conférence de Stockholm et des engagements arabes de participer à la reconstruction, pour espérer une réelle reprise, le gouvernement doit une fois pour toutes faire face aux déséquilibres structurels de l’économie libanaise. Sans cela, l’expérience de la première reconstruction risque bien de se répéter. Profitant de la sympathie de la communauté internationale et des liquidités du Golfe, le Liban n’aura sans doute pas de grandes difficultés à récolter des fonds. Le plus difficile à gérer sera leur utilisation. Ce n’est un secret pour personne, les milliards obtenus par le passé, au cours des conférences successives, en échange de promesses de réformes, ont été engloutis par la corruption, la bureaucratie et l’inertie de l’administration. En dehors de la hausse de la TVA, l’économie libanaise a très peu été reformée dans les années 90, et l’argent dépensé par le Trésor n’aura profité qu’à une poignée de contractants privés. Il reste que l’économie libanaise aura survécu grâce aux transferts des immigrés et à la flambée du prix du brut qui a permis aux pays du Golfe d’injecter des liquidités dans le pays. Mais encore une fois, ces liquidités ont profité à un nombre restreint de secteurs, et non les plus productifs. Résultat : au 12 juillet, le Liban était certes reconstruit, mais endetté jusqu’au cou, sans qu’une réelle croissance ne puisse réduire le ratio de la dette sur le PIB, de l’ordre de 170 %. Cette fois, le chef du gouvernement a répété à plusieurs reprises qu’il espérait le plus grand nombre de contributions possible sous forme de dons afin d’éviter d’aggraver la spirale de l’endettement. Imaginons un instant que le coût direct de la reconstruction, évalué à près de 4 milliards de dollars, soit entièrement assuré par des dons. Restera les pertes indirectes subies par l’économie libanaise et surtout une dette de 39 milliards de dollars qui ne risque pas de disparaître par magie. Avant la guerre, déjà, les experts économiques, à commencer par ceux du Fonds monétaire international, mettaient en garde contre un effondrement financier en l’absence de réformes structurelles. Et ce avec des prévisions de croissance de l’ordre de 4 ou 5 % en 2006. Aujourd’hui, c’est une contraction du PIB qui semble la plus probable. L’agence internationale de notation Moody’s a récemment prévu une récession de 5 % à la fin de cette année. Dans ce contexte, les réformes économiques tant de fois préconisées, comme la maîtrise des dépenses publiques, le dégraissement de l’administration, la fin des subventions à caractère politique et autres, sont plus que jamais une nécessité. Malheureusement, l’argument politique, justifiant l’absence de réformes dans les années 90, est toujours d’actualité. Les mêmes blocages demeurent à la tête de l’Exécutif. Et l’équipe gouvernementale, bien que libérée des pressions syriennes, ressemble, pour ce qui a trait à la reconstruction, à quelque chose près à celle qui prévalait à cette époque. Reste à espérer que les slogans de rupture, de transparence et de réforme, brandis depuis le 14 mars, se concrétiseront enfin. Pour que l’expérience douloureuse de la guerre ne soit pas vaine, il s’agit de profiter de cette relance pour repartir du bon pied. Pourquoi ne pas envisager, par exemple, que les millions de dollars de pertes subies par l’EDL durant la guerre ne servent enfin de déclencheur à une privatisation envisagée depuis des années ? Sahar AL-ATTAR

Le Premier ministre, Fouad Siniora, a annoncé samedi que des contacts étaient en cours pour la tenue prochaine d’un congrès arabe pour stimuler un redressement économique au Liban. « Nous avons examiné les préliminaires pour la tenue, très prochainement, d’un congrès qui réunira les ministres arabes des Finances et les présidents de tous les fonds arabes de...