Vingt-quatre ans après…

En cette fin d’été, le Liban commémore le 24e anniversaire de l’assassinat du président Béchir Gemayel, le 14 septembre 1982. Cette année 2006 a été ébranlée par les sanglants événements du Liban-Sud et leurs lourdes conséquences, politiques, économiques, sociales, humaines. Il est évident que le rêve du jeune président assassiné de voir le pays libéré de l’occupation syrienne s’est enfin réalisé le 25 avril 2005 ; en effet, l’apparition sur la scène mondiale d’une entité proprement libanaise constitue un développement politique significatif. Mais d’un autre côté, après cette guerre du 12 juillet, le Liban et les Libanais peuvent-ils et doivent-ils être toujours prisonniers des développements politiques et militaires au Liban-Sud ? Le moment n’est-il pas venu de tracer enfin une politique sécuritaire définitive, comme vient de le préconiser M. Walid Joumblatt ? Le moment n’est-il pas venu, spécialement pour les fractions chrétiennes, de procéder à une autocritique franche et courageuse et de définir les objectifs proches et lointains à atteindre ? Et en tout premier lieu, cette décentralisation administrative plus que large qui accorderait une réelle dose d’autonomie aux mohafazats, même si le besoin se fait sentir de réaliser un nouveau découpage de la carte interne du pays, en y établissant, à titre d’exemple, des cantons proprement dits ? Ces interrogations s’imposent en ce 24e anniversaire et à un moment où on ne peut que rappeler que les développements successifs au Liban-Sud depuis 1975 ont déjà causé près d’un demi-million de victimes, sans oublier les handicapés par milliers et les dégâts matériels incalculables dans tous les domaines. Gaby Jean CHAMI