Un incendie détruit des collections d’art brut à Rio

Un incendie survenu à la Casa das Palmeiras de Rio, fondée par la psychiatre Nise da Silveira, une pionnière de la thérapie par l’expression plastique spontanée, a détruit dimanche la collection d’images et de sculptures produites au cours des cinquante dernières années par des patients, a-t-on appris lundi de source policière. L’incendie, qui pourrait être «d’origine criminelle» selon la police, a atteint les deux étages de la clinique, située dans le quartier de Botafogo (zone sud de Rio) et fondée en 1956 par Mme da Silveira (1905-1999). Refusant les méthodes violentes comme les électrochocs, le coma insulinase ou la lobotomie, cette psychiatre avait trouvé dans la thérapeutique occupationnelle une forme de traitement pour les malades mentaux. «L’un des chemins les moins difficiles que j’ai trouvé pour accéder au monde intérieur du schizophrène a été de lui donner la possibilité de dessiner, de peindre ou de modeler en toute liberté», expliquait Mme da Silveira. Les gravures et sculptures qui ont brûlé, réalisées par des patients, étaient utilisées pour des études psychiatriques, a indiqué à la presse la directrice de la Casa das Palmeiras, Vera Macedo. Institution non lucrative vouée au traitement de patients venus d’établissements psychiatriques, la Casa das Palmeiras fonctionne en régime d’externat et accueille 36 personnes. La production des ateliers de peinture et de modelage fut si abondante et importante du point de vue scientifique et du traitement des patients qu’elle donna naissance en 1952 au Musée des images de l’inconscient. Ce musée abrite aujourd’hui 350000 œuvres à Engenho de Dentro (zone nord de Rio). En 2004, les principales collections de ce musée ont été classées par l’Institut du patrimoine historique et artistique (Iphan).