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Correspondance - L’histoire culturelle d’une icône de la mode Le « blue jeans », parti des mines et devenu une mine d’or WASHINGTON - Irène MOSALLI

Le blue jeans encore et toujours…Entré aujourd’hui en haute couture, donc devenu presque la pièce maîtresse de la garde-robe des fashionatas sous toutes les latitudes, ce pantalon est devenu un véritable phénomène de société. Pour preuve, le livre qui vient d’être publié sous le titre Jeans : une histoire culturelle d’une icône américaine et portant la signature de James Sullivan, spécialiste de la culture pop. Une telle revisite de ce vêtement s’imposait car deux siècles durant, note l’auteur, il n’a cessé de faire partie du tissu social du pays, notamment de ses mythes et de ses idéaux. Qu’il coûte 30 ou mille dollars, il reste l’emblème de la créativité et de la rébellion. Du cowboy des cigarettes Marlboro, à James Dean (Rebel without a cause), en passant par Marlon Brando (The Wild one), Bruce Springsteen ou Britney Spears. Ce pantalon typiquement américain à l’origine doit sa prospérité à une renommée certaine alliée à une production de masse. L’auteur porte une grande attention sur l’histoire de l’industrie du jeans qui a débuté avec le premier « tycoon » dans ce domaine, Levi Strauss. Bien que ce dernier n’ait pas été le créateur de ce pantalon, c’est l’un de ses associés, le tailleur Jacob David, lui a donné en quelque sorte un nouveau look en renforçant les poches avec des clous en cuivre pour les rendre plus durables. Cette innovation, datant de 1873, a été adoptée par plusieurs autres maisons concurrentes, dont la compagnie Lee qui, elle, a remplacé les boutons de la braguette par un système appelé « Amazing hookless fastener », ou fermeture-éclair. James Sullivan, Brigham Young, l’un des célèbres chefs mormons, avait appelé, en 1830, ces pantalons fermés par devant les « fornication pants » (les pantalons de la fornication). Les femmes n’ont porté le denim qu’au début de la Seconde Guerre mondiale lorsqu’elles ont commencé à travailler dans les usines. Pour les encourager dans cette voie, on avait lancé la campagne « Rosie de Riveter », du nom donné au portrait d’une jeune femme figurant sur des affiches la représentant gonflant les biceps et arborant un bleu de travail. Était inscrit en grand sur l’affiche, « We can do it ! », ou « Nous pouvons le faire ! » Mille dollars la paire Quant au mot denim, qui désigne le jeans, il dériverait de « serge de Nîmes », une sorte de cotonnade produite à Nîmes, en France, aux environs du XVIe siècle. Les premiers blue jeans étaient destinés aux ouvriers exécutant de durs travaux, notamment les mineurs et les fermiers. Au début du XXe siècle, avec la perception romantique de l’Ouest sauvage, cette tenue tente les riches. Au point qu’en 1929, le chiffre d’affaires de Levi’s atteint 4,2 millions de dollars. C’est l’époque du western chic, comme le clame la revue Vogue. On connaît la suite. La haute-couture et le prêt-à-porter haut de gamme transforment le jeans en élément de séduction et de raffinement que l’on n’hésite pas à payer cher. Ralph Lauren a donné le ton, le monde de la mode a suivi. Cet été une marque nommé Three O a vendu une paire de jeans tissée avec des fils en or 18 carats pour 11 500 dollars. À présent, une firme chinoise annonce un dumping spectaculaire : ses denims seront vendus à 4 dollars la pièce. Parti des mines, le blue jeans est devenu une véritable mine d’or.
Le blue jeans encore et toujours…Entré aujourd’hui en haute couture, donc devenu presque la pièce maîtresse de la garde-robe des fashionatas sous toutes les latitudes, ce pantalon est devenu un véritable phénomène de société. Pour preuve, le livre qui vient d’être publié sous le titre Jeans : une histoire culturelle d’une icône américaine et portant la signature de James...