800 prisonniers palestiniens pourraient être échangés contre le soldat israélien Les négociations pour libérer Shalit s’accélèrent

Les négociations pour libérer le soldat israélien Gilad Shalit, enlevé par des groupes palestiniens le 25 juin, s’intensifient et pourraient aboutir à un prochain échange de prisonniers entre Palestiniens et Israéliens. Depuis deux jours, des informations sur des contacts filtrent dans la presse israélienne et égyptienne, Le Caire étant le médiateur depuis le début de la crise. Un haut responsable israélien s’est d’ailleurs récemment rendu au Caire à ce sujet, selon une source gouvernementale citée hier par la radio publique israélienne. Il s’agit d’Ofer Dekel, chargé par le Premier ministre israélien Ehud Olmert du dossier du soldat enlevé à la lisière de la bande de Gaza et de deux autres soldats capturés à la frontière libanaise le 12 juillet. La porte-parole du Premier ministre, Miri Eisin, s’est refusée à confirmer ou démentir cette nouvelle tout en réaffirmant qu’Israël « ne négociait pas avec des terroristes », en allusion aux groupes armés détenant le soldat Shalit. Le ministre israélien de la Défense, Amir Peretz, a pour sa part déclaré que « la clef pour une nouvelle ère d’espoir au Proche-Orient était la libération des trois soldats enlevés ». Selon le journal israélien Yediot Aharonot, des discussions secrètes sont en cours sur un échange de 800 prisonniers palestiniens contre Gilad Shalit. Le caporal Shalit et 300 prisonniers palestiniens pourraient être relâchés simultanément dans un premier temps, puis deux autres vagues de 300 et 200 détenus palestiniens recouvreraient à leur tour la liberté d’ici à fin décembre. Israël a catégoriquement refusé que cet échange inclue Marwan Barghouthi, un chef du Fateh qui purge une peine de prison à vie pour implication dans des attaques armées, selon le quotidien. Le président égyptien Hosni Moubarak – dont le pays joue un rôle majeur de médiateur entre Israéliens et Palestiniens depuis plusieurs années mais reste d’ordinaire très discret – a également révélé qu’un échange de prisonniers était en cours de discussion. « Des négociations sont en cours auxquelles participent des ONG palestiniennes et israéliennes », a déclaré M. Moubarak, cité samedi par le quotidien gouvernemental al-Ahram. Interrogé par l’AFP, le ministre palestinien de la Planification et ministre par intérim des Finances, Samir Abou Eisheh, a confirmé que « l’Égypte mène des négociations avec des parties palestiniennes et avec Israël ». La famille de Gilad Shalit, elle, se veut prudente. « Il y a des contacts indirects par l’intermédiaire des Égyptiens, mais il n’y a pas de progrès à signaler et j’espère qu’il y en aura bientôt. Il serait grand temps, après 70 jours », a dit son père, Noam Shalit. « Je crois que c’est le bureau politique du Hamas (en exil) à Damas qui détient la clef de la situation », a-t-il assuré. Après la capture du soldat, Israël a lancé une vaste offensive militaire, baptisée « Pluies d’été », contre la bande de Gaza. Au moins 208 Palestiniens, dont une majorité de civils, ont été tués durant ces opérations, selon un décompte de l’AFP. C’est dans le cadre de cette opération que l’armée israélienne a arrêté à Tulkarem en Cisjordanie deux activistes palestiniens membres des Brigades des martyrs d’al-Aqsa, la branche armée du Fateh, qui projetaient de tirer à partir de ce territoire des roquettes contre Israël, a déclaré hier à l’AFP un porte-parole militaire. Selon celui-ci, le Hezbollah a financé et commandité la cellule d’activistes dirigée par ces deux hommes. Un responsable du Fateh a démenti tout lien entre ces deux hommes et le Hezbollah.