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Actualités - ANALYSE

Analyse L’Administration Bush veut vendre la guerre en Irak aux électeurs dubitatifs

L’Administration Bush est partie à l’offensive cette semaine, dans l’espoir de regagner un électorat dubitatif, en faisant de la guerre en Irak la pièce maîtresse d’une bataille comparable à la guerre froide ou à la lutte contre le nazisme. Confrontés au risque d’une défaite aux élections législatives de novembre, le président George W. Bush, le vice-président Dick Cheney, le secrétaire à la Défense Donald Rumsfeld et la secrétaire d’État Condoleezza Rice ont cherché à présenter ceux qui ont formulé des critiques de plus en plus nombreuses de la guerre en Irak comme des défaitistes risquant de rendre les États-Unis vulnérables à de nouveaux attentats terroristes. Le président George W. Bush a ainsi invoqué hier les leçons de l’histoire pour refuser catégoriquement un retrait précipité d’Irak, où l’Amérique livre, selon lui, un « combat idéologique décisif » contre les « successeurs des fascistes, des nazis et des communistes ». M. Bush a affirmé à Salt Lake City (Utah, Ouest) qu’un tel retrait serait « absolument désastreux » et a attaqué à mots à peine couverts l’opposition démocrate qui a fait des difficultés américaines en Irak un argument majeur de sa campagne pour les élections parlementaires du 7 novembre. « Si nous abandonnons le combat dans les rues de Bagdad, nous ferons face aux terroristes dans les rues de nos villes », a-t-il dit dans le premier discours d’une nouvelle campagne visant à contrer une opposition à la guerre qui ne faiblit pas et qui crispe le climat politique à l’approche des élections. « Vaincre en Irak sera difficile et réclamera davantage de sacrifices. Le combat peut y être aussi âpre qu’à Omaha Beach ou Guadalcanal », a-t-il dit en évoquant les grandes batailles de France et du Pacifique qui tuèrent des milliers de soldats américains. Les ministres les plus influents du président George W. Bush ont, de leur côté, choisi des réunions hautement symboliques d’associations d’anciens combattants pour rappeler que ces trois ans de guerre font partie intégrante de la guerre mondiale contre le terrorisme. « Un retrait précipité d’Irak représenterait une victoire pour les terroristes, une invitation à davantage de violence contre les nations libres et un coup terrible à la sécurité future des États-Unis », a déclaré lundi M. Cheney devant une association de vétérans américains, Veterans of Foreign Wars (VFW), à Reno (Nevada, Ouest). « Si nous abandonnons les Irakiens avant que leur gouvernement soit suffisamment fort pour assurer la sécurité du pays, nous montrerons aux réformateurs de la région qu’on ne peut pas faire confiance à l’Amérique », a renchéri mardi Mme Rice à Salt Lake City (Utah) devant la Convention annuelle des vétérans de l’American Legion. Dans des discours séparés, MM. Cheney et Rumsfeld ont comparé en termes très similaires la guerre contre le terrorisme à la lutte contre le nazisme. Les États-Unis doivent « affronter la montée d’un nouveau type de fascisme », a déclaré mardi M. Rumsfeld à Salt Lake City (Utah). De son côté, M. Cheney a décrit les ennemis des États-Unis comme des gens « cherchant à imposer la dictature de la peur, sous laquelle hommes, femmes et enfants sont totalement soumis à une idéologie étroite de la haine ». Il a prévenu qu’un échec en Irak aurait l’effet domino que redoutait Washington lors des victoires communistes en Asie du Sud-Est ou en Amérique latine, au plus fort de la guerre froide. « Les terroristes pensent qu’en contrôlant un pays, ils pourront prendre d’autres gouvernements de la région pour cible et les renverser, pour établir un empire totalitaire qui irait de l’Espagne (...) à l’Indonésie », a-t-il déclaré. Ces discours, qui devraient être suivis par une série d’allocutions de M. Bush marquant le cinquième anniversaire des attentats du 11-Septembre, montrent selon les analystes les incertitudes de la bataille électorale pour les Républicains. « Ils tentent de rappeler aux républicains leurs jours de gloire », explique Larry Sobato, un analyste politique de l’Université de Virginie, à propos des discours de la semaine. Selon les sondages, le parti de M. Bush pourrait perdre le contrôle de la Chambre des représentants et du Congrès, en raison notamment de l’opposition croissante à la guerre en Irak. David MILLIKIN/AFP
L’Administration Bush est partie à l’offensive cette semaine, dans l’espoir de regagner un électorat dubitatif, en faisant de la guerre en Irak la pièce maîtresse d’une bataille comparable à la guerre froide ou à la lutte contre le nazisme.

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